Pendant mon trek dans la Vallée du Zanskar en Himalaya, 3 semaines de marche entre les villages Zanskari et ces impressionnantes montagnes indiennes, nous avons croisé d’innombrables monuments bouddhistes et nous avons bien entendu visité les monastères qui se présentaient sur notre route. En Himalaya, on est tout de suite saisi par l’ambiance de paix qui y règne. La nature incroyable qui nous entoure y est évidemment pour beaucoup mais le bouddhisme, extrêmement pratiqué dans cette région de l’Inde, fait aussi grandir ses habitants dans cette philosophie ancestrale de calme et sérénité. Je vous présente ici les monastères bouddhistes au Zanskar en Himalaya, suspendus dans ces paysages fantastiques, et que nous avons eu le plaisir d’approcher.
Sommaire
Monastères bouddhistes au Zanskar en Himalaya
A la rencontre des monastères
Pendant nos 19 jours de trekking dans la vallée du Zanskar, nous avons la chance de pouvoir pénétrer dans ces hauts lieux du bouddhisme et de la culture tibétaine. Y passer plus de temps nous aurait certes permis de mieux comprendre la vie des monastères mais je vous livre ici mes ressentis et quelques photos.
Le monastère de Phuktal
Nous ne rencontrerons notre premier monastère qu’au bout de 6 jours de marche, à dire comme ils peuvent se trouver dans des lieux éloignés de tout. C’est le monastère de Phuktal, perché à 3900m d’altitude sur une montagne, le spectacle en y arrivant est impressionnant ! De notre camp à Sepurni, la zone « peuplée » la plus proche (quelques maisons et aussi l’endroit où l’émission « Rendez-vous en territoire inconnu » avec Gilbert Montagné avait été tournée), ce sont 2 heures de marche pour se rendre sur le site du monastère et encore 30min pour grimper à l’entrée des temples.
Il est aussi possible d’organiser un trek de 3 jours au départ de la capitale du Zanskar, Padam, pour s’y rendre mais il n’y a pas de route à l’instant où j’écris cet article. Ca changera. Une route est en construction mais devrait prendre encore environ 2 ans. Ce trek en vaut la peine, les paysages sont magnifiques !
Le monastère de Mune
C’est encore 3 jours plus tard que nous retrouverons sur notre route le monastère de Mune. Sa position est différente. Cette fois-ci nous arrivons par la route et quelques pick-up sont garés devant l’entrée. Ce monastère est soutenu par une association française qui aide à conserver la culture tibétaine au Zanskar: Association Ngari Himalaya. En effet, il y eut une période où les seuls dons des villageois avoisinants n’étaient plus suffisants pour maintenir la vie dans ce monastère où seuls 8 moines vivaient. L’arrivée de jeune et l’aide de cette association ont permis de lui redonner vie (Plus d’infos sur le site de l’association). Pour y revenir, je dis « route » mais il faut avoir en tête les routes de l’Himalaya indien… Ce monastère même si un peu moins reculé que celui de Phuktal, est tout de même perché à 3800m et la vie y reste très dure. Il est accessible en taxi collectif de la ville de Padam, capitale du Zanskar. Nous serons accueillis à bras ouverts et auront la chance de pouvoir nous asseoir avec les moines du monastères pour écouter les mantras (textes sacrés chantées ou parlées) du matin. Ils nous offrirons un çay (thé indien) et nous resterons, silencieux dans le fond de la salle pour écouter ces prières dédiées au monde et un véritable flux d’amour pour chacun d’entre nous. L’ambiance est très méditative, les sons des bols à prières retentissent comme pour faire augmenter les vibrations dans la pièce, c’est avec un grand respect que nous resteront avec eux 45 minutes peut-être ; Trop peu de temps mais chacun doit retourner à ses occupations.
Le monastère de Padam (Guru Lakhan)
Après 2 jours à marcher sur la route, nous arriverons dans la Capitale du Zanskar, Padam et resterons tout proche à côté du village de Pibiting. Juste à la sortie de Padam et en entrant dans le village pittoresque de Pibiting, nous monterons au monastère de Guru Lakhan. Tout petit par rapport à ceux que nous avions visités jusqu’alors, il n’en demeure pas moins magnifique, surplombant le village, toute la vallée de Padam, en face d’un autre monastère réputé appelé Karsha. Nous ne pourrons pas le visiter car il était fermé mais la vue des alentours fut un véritable bonheur ! C’est un monastère très accessible et comme le village, il est superbe ! Cliquer ci-dessous pour voir un diaporama d’autres photos du monastère de Padam
Le monastère de Karsha
Après avoir passé la nuit dans la vallée de Padum, vue sur le monastère de Karsha au loin, nous nous y rendons au petit matin. Il est seulement à 3-4 kilomètres de Pibiting mais il se mérite. Comme tous les monastères, il est aussi accroché à flanc de montagne où il surplombe le village en bas et une superbe vallée entourée des montagnes majestueuses de l’Himalaya. Nous grimperons et grimperons, ce n’est pas que du fait de ce monastère que j’aurai le souffle coupé !! Mais quel bonheur d’y parvenir, de franchir ses portes et d’aller à la rencontre des moines. A Karsha, de nombreux jeunes moines mais aussi beaucoup d’anciens. Comme à notre habitude, nous irons à la rencontre des jeunes après avoir obtenu l’aval du plus anciens pour leur donner de petits carnets et de quoi écrire. Mon ami Olivier et moi avions choisi de ramener ces quelques présents pour les enfants que nous rencontrerons sur la route, comme les moines. Nous échangeons un peu, c’est difficile. En effet, seules les langues locales sont parlées ici et les moines s’expriment très peu en anglais. Nous en ferons ensuite le tour et nous posterons quelques minutes tout en haut de ce monument imposant pour observer les environs magnifiques. Malheureusement, le moine en charge des clés et d’expliquer le fonctionnement du monastère était absent. Nous nous contenterons donc de visiter et surtout de nous imprégner de l’ambiance des lieux. Un moulin à prière géant tournant sur les montagnes avoisinantes, des peintures de dieux et déesses sur un des temples conservés le plus anciens de la région, la construction d’un mandala en sable et poudre coloré qui sera détruit le soir même, les regards des jeunes moines nous saluant en passant et qui joueront avec un plaisir non dissimulé le jeu de la photo. Cliquer ci-dessous pour voir un diaporama d’autres photos du monastère de Karsha
Le monastère de Lingshed
5 jours de marche plus loin, après avoir surmonté l’ascension de bien des cols à plus de 4000m d’altitude, nous arriverons dans le village de Lingshed et visiterons son monastère. Perché tout en haut du village, surplombant les champs, les montagnes et le col que nous venons de passer, ce monastère a son jardin et s’en trouve très coloré. Nous ne resterons pas très longtemps mais aurons la chance de rencontrer le plus vieux moine du monastère. Plus de 70 ans qu’il est dans ce monastère, il a bien du mal à se déplacer ou même s’exprimer. Il nous accueille dans sa cellule et son extérieur. Il ne possède rien, une seule pièce très petite et sombre, en terre et seul une paillasse pour dormir. Il n’en exprimera pas moins son bonheur d’être ici et de vivre. Une véritable leçon pour nous.
Le monastère de Lamyuru
Plus ancien monastère du Ladakh, nous le visiterons tout à la fin de notre séjour, en partant de notre dernier campement pour revenir sur la ville de Leh, à 3h environ de ce monastère par la route. Le monastère de Lamyuru est certainement celui le plus visité de la région. C’est un haut lieu de pèlerinage bouddhiste, il est possible d’y séjourner facilement pour des retraites et des enseignements bouddhistes. De nombreux étrangers viennent le visiter ou y séjourner. De la ville de Leh, il est très facile d’organiser son transport pour venir à Lamyuru. Nous visiterons les temples et découvrirons l’histoire de l’école des Bonnets Rouges et en ferons le tour à notre rythme, tournant tour à tour les moulins à prières pour envoyer notre amour au monde. Un très beau lieu et comme tous les monastères que nous avons visité, une ambiance de paix et de sérénité saisissante. Cliquer ci-dessous pour voir un diaporama d’autres photos du monastère de Lamyuru
L’incroyable vie des monastères
Pour moi le monastère de Phuktal fut celui qui m’impressionna le plus. D’une part par sa localisation complètement reculé de toute vie normale et d’autre part par les bâtiments, cellules et la vie rudimentaire et certainement très difficile que les moines doivent y avoir. Maintenant, dans chacun d’entre eux nous y avons retrouvé la même ambiance de paix et de sérénité, cette même ambiance de calme et de prières dédiées au monde, ces mêmes rituels ancestraux conservés et pratiqués chaque jour par l’ensemble des moines, quelque soit leur âge. Même si leur localisation apporte parfois un peu plus de chaleur humaine (ma vision) car certains sont en contact avec les habitants des villages voisins, tous ont les mêmes règles de simplicité de vie, dédiée pour toujours à l’enseignement et aux prières pour un monde meilleur. Dans chaque monastère, le même accueil souriant et la curiosité de nous faire partager leurs moments de vie. Dans ces hauts lieux le même sourire des enfants, moines mais toujours des gamins joueurs et purs. Nous avons croisé beaucoup d’enfants moines. Selon ce que nous avons pu entendre, certains viennent de leur propre chef avec cette vocation de devenir moine pour l’amour du monde. Pour d’autres, la réalité est différente ; enfants de familles très pauvres, cela peut être le seul moyen pour eux de recevoir une éducation gratuite ou leur famille ne peut simplement pas assurer leur survie dans cette région du monde où survivre est la préoccupation principale de bien des villageois.
Nous avons eu la chance de partager le déjeuner des moines du monastère de Phuktal. Perché sur leur terrasse à près de 4000m d’altitude, assis tous ensemble, ils reçoivent chacun leur tour le repas du jour: riz, quelques légumes cuits et une pomme en dessert. Il fut vraiment impressionnant pour moi de voir tous ces enfants manger avec respect et ensuite courir pour rejoindre leur classe le sourire aux lèvres. Simple vous me direz mais je vous assure qu’après avoir marché des jours pour atteindre ce lieu incroyable, c’est toute cette simplicité qui me surprit le plus.
Partir faire une retraite dans un de ces monastères
Pour avoir croisé des étrangers en quête de retraite ou d’enseignement dans ces hauts lieux du bouddhisme, je pense qu’il est possible sans grande difficulté de venir séjourner dans un de ces monastères. Les monastères de Lamayuru et celui de Karsha sont certainement ceux où l’organisation à distance est possible sans grande difficulté. Pour les autres, il faudra s’y déplacer et demander l’autorisation d’y séjourner contre quelques roupies et à conditions bien sûr de respecter les règles de l’enseignement bouddhistes et d’accepter de vivre le quotidien des moines.
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Je suis un lecteur régulier de tes articles, j’aime la précision et le ton de tes articles, surtout tes expérience!!1
Merci de me suivre 🙂 !! Tout plein de nouvelles aventures tout bientôt !
Rien qu’à la lecture je replonge…les images, les senteurs, les bruits sont encore bien présents en moi. Ces souvenirs m’accompagnent au quotidien. Merci mon compagnon de route! Olivier
Vivement le prochain trek 🙂 ! Merci à toi Oliv’ !
J’ai découvert ces monastères dans des documentaires ou des reportages à la télé et dans des magazines et j’en rêve depuis. J’ai vu des monastères tibétains en Chine, mais ceux du Zanskar on quelque chose qui m’attirent énormément. Peut-être à cause de leur difficulté pour y avoir accès. 6 jours c’est pas rien. J’ai un peu de mal avec mes genoux pour faire d’aussi longues randos, je vais devoir travailler ça un peu si je veux un jour réaliser ce beaux défis de les rejoindre. Merci pour ce texte et ces photos qui me donnent encore plus envie d’y aller 🙂
Bonjour Rachel, faire ces quelques jours de périple pour atteindre ces lieux incroyables fait parti de l’aventure mais de plus en plus de routes se construisent et bientôt, tu n’auras pas long à marcher pour les atteindre ! Bon voyage.
Je (re)découvre cette région que j’aime tout particulièrement à travers ton regard et ça fait vraiment plaisir.
J’ai passé un mois en 2013 et un autre mois en 2014 au pied du monastère de Karsha, et mon oncle y passe plusieurs mois par an (il a même sa chambre dans le monastère). Ravi de voir que ce monastère t’ait marqué également !
On en a fait aussi une petite série d’articles à retrouver par ici où l’on raconte du volontariat qu’on y a fait, leur mode de vie, etc … :
http://worldinprogress.fr/carnet-de-voyage/asie/inde/ladakh/zanskar/
Merci Anthony 🙂 ! J’ai adoré ce passage dans l’Himalaya indien ! J’aime beaucoup ce que vous écrivez, je vais aller m’y replonger 😀
Que d’aventures !
C’est purement magique !…
Profites Benoit….
Merci Sansan !! Je profite, je profite 🙂 !!!