Voyager seul lorsqu’on est un homme peut sembler anodin ou naturel. On a souvent tendance à croire que seules les femmes sont les cibles des maux de ce monde et que l’homme, tout puissant, s’en sort très bien.
Qu’en est-il exactement ? Lorsqu’on regarde la toile, on peut tout lire sur le voyage en solo, particulièrement quand on est femme… Mais l’homme ? Et bien pour cet être fragile, bien qu’on lui attribue tous les muscles, il n’y a rien ou pas grand chose. Nous sommes donc plusieurs, hommes et femmes, à nous être posés la question :
Quelles sont les spécificités du voyage en solo lorsqu’on est un homme : le rapport aux autres, le rapport aux femmes, les pièges qui lui sont destinés, comment anticiper pour les éviter, quels sont les conseils que de grands voyageurs solo peuvent donner ?
Dans cet article, construit comme un guide pour Voyager seul lorsqu’on est un homme, des voyageurs et moi-même, « solo traveler » depuis longtemps, vous donnons nos témoignages, des conseils et nos réflexions pour bien préparer votre voyage solo au masculin.
Sommaire
Voyager seul est un choix
Je le répète à mes amis qui me disent que je suis « courageux » de voyager solo: « Voyager seul est un choix ». En fait, homme ou femme, on n’est jamais vraiment seul et faire des rencontres en voyage est généralement facile.
Pensez-y : selon l’étude de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme), 1,2 milliards de voyageurs entraient dans un pays étranger en 2015 ! Finalement, il faudrait se re-poser la question: est-ce vraiment possible de voyager seul ?
C’est vrai. Lorsque je prends mon sac à dos et pars sur la route, rares sont les jours où je me retrouve seul et dans la plupart des cas, je choisis de l’être uniquement quand j’en ai besoin.
Comme tout voyageur qui trace la route depuis longtemps, j’ai accumulé des expériences et développé mes petites astuces pour faire des rencontres, trouver des compagnons de voyage et aussi rencontrer des locaux. Je vous suggère d’aller lire mon article sur le sujet :
Hébergement: les spécificités du voyage au masculin
Au vu des comparateurs d’hôtels et autres auberges, des options d’hébergement chez l’habitant à notre disposition, on pourrait se dire que l’hébergement, que l’on soit une femme ou un homme, est assez facile et qu’il n’y a pas de particularités.
Pour les voyageurs solo qui connaissent le terrain en revanche, ils savent bien que ce n’est pas le cas et que voyager seul lorsqu’on est un homme peut apporter son lot de
spécificités à avoir en tête pour trouver l’hébergement qui convient.
En effet, que ce soit pour de l’hébergement payant ou si l’on veut profiter des systèmes d’hébergements collaboratifs comme Couchsurfing par exemple, il est bon d’être conscient des limites que sa condition d’homme engendre et des conditions à respecter pour se donner plus de chances que cela fonctionne.
Hébergement collaboratif
Les limites à être un homme seul
J’ai cherché un hébergement via couchsurfing plusieurs fois, et c’est quasiment impossible de trouver une hôte, elles ont peur de tomber sur un taré, malgré les avis positifs! Une fille m’a ouvertement dit « Mon canapé est libre, mais je ne suis pas à l’aise à l’idée d’héberger un mec seul chez moi désolé…«
Si comme moi, vous êtes un passionné de rencontres culturelles et que dormir chez l’habitant est votre sport préféré en voyage, vous connaissez alors les sites collaboratifs d’échanges d’hébergement: Couchsurfing, Hospitality Club, BeWelcome, ou les plus spécialisés Gamping pour le camping chez l’habitant ou Warmshowers pour les cyclistes.
Cependant faire partie de la communauté ne suffit pas et être un homme seul comporte ses limites et spécificités.
En effet, que ce soit pour de l’hébergement payant ou si l’on veut profiter des systèmes d’hébergements collaboratifs comme Couchsurfing par exemple, il est bon d’être conscient des limites que sa condition d’homme engendre et des conditions à respecter pour se donner plus de chances que cela fonctionne.
Voyager seul lorsqu’on est un homme a ses limites que d’autres voyageurs et moi avons vécues :
- Beaucoup de profils de l’ensemble de ces sites présentent les conditions suivantes:
- Les profils féminin n’hébergent que des femmes, voire des couples. Héberger un homme seul fait peur et ce, même si les références et les avis laissés sur votre profil sont positifs.
- Les profils masculins ne le disent pas tout le temps mais ils favorisent grandement l’hébergement des femmes. On ne sait jamais : « sur un malentendu ça peut marcher ».
- Les profils gays hébergent les 2 mais il m’est arrivé par 2 fois qu’on me précise qu’il fallait partager le lit… et être nu…
- Les profils « famille » préfèrent souvent héberger des femmes car l’homme seul, encore une fois, fait peur.
- Impression ou véracité, depuis que j’ai dépassé la 40aine, je reçois beaucoup moins, voire pas de réponses à mes demandes.
- Dans certains pays, j’ai clairement dû me faire à l’idée qu’un hébergement payant était la seule solution pour moi.
- Sur Couchsurfing par exemple, j’ai un profil bien rempli (j’ai hébergé plus d’une 100aine de personnes et j’ai été accueilli une 40aine de fois), j’ai été ambassadeur pour ma ville et je suis toujours modérateur de groupes. Quand je voyage solo, il m’est aujourd’hui très difficile de trouver un canapé et faire de chouettes rencontres.
- …Vous imaginez la chance qu’un homme seul a, petit nouveau sur le site, pour être hébergé.
Comment augmenter ses chances d’être hébergé ?
N’hésitez pas à bichonner du mieux possible votre profil:
- Avoir un profil complet et avec des photos est indispensable
- Enoncer clairement, distinctement et en bilingue français/anglais (minimum) qui vous êtes et les raisons qui vous poussent à faire partie de cette communauté. Vos potentiels hôtes doivent comprendre qui vous êtes.
- Demandez à vos hôtes ou aux rencontres que vous ferez via ces sites, particulièrement si ce sont des femmes, qu’elles écrivent ce qu’elles pensent de vous dans les relations homme/femme. Si vous donnez le respect qui est dû, cela pourra être un plus pour avoir des réponses positives à vos demandes d’hébergement.
D’autres astuces ou conseils :
- Proposez aux hôtes potentiels de les rencontrer au préalable dans un lieu public (café, resto, etc.). Le fait de passer un moment avec eux pour échanger peut les rassurer.
- Lorsque vous cherchez un-e hôte, prenez le temps de
- regarder si l’un de vos amis a déjà été en contact avec des hôtes potentiels dans le coin et si oui, demandez-lui s’il accepte de se porter garant pour vous. Cela peut faciliter la prise de contact.
- Mettez en avant les communautés dont vous faites partie et qui pourraient être de vrais gages de confiance pour vos hôtes (Greeters, pratiquant d’arts martiaux, musicien, linguiste etc.). De bons atomes crochus peuvent être le départ de bons moments passés avec des locaux.
- De la même manière, si vous êtes prêts à donner de votre temps et de votre énergie à vos hôtes, n’hésitez pas à proposer un échange : « je m’engage à vous donner un cours de photographie, de français, je cuisinerai pour vous etc. » et respectez vos engagements.
- Si comme Moran (témoignage ci-dessous), vous ne savez pas à l’avance où vous allez dormir le soir-même, soyez persévérants, munissez-vous de votre plus grand sourire et tout ce qui pourra rassurer votre hôte potentiel. Restez positifs et patients.
Voyager seul je l’ai fait beaucoup en mode backpacker. J’ai adoré cette période de mes voyages mais étant aujourd’hui en couple je voyage souvent à deux maintenant.
Mais au début du printemps passé je suis parti seul sur les routes de France. Alors on se dit qu’un homme seul en France il n’y a pas de soucis … et c’est vrai je n’ai eu aucun soucis. Mais il manque un ingrédient dans l’explication de mon voyage, souvent la nuit je frappais au hasard chez les gens pour dormir chez eux. Et là être un homme seul m’a posé plusieurs fois problèmes. Effectivement un homme qui voyage seul cela fait peur ! Pourtant je n’ai pas une tête de tueur et j’essayais de rester propre ha ha !
La soirée la plus compliquée pour moi a eu lieu à Moissac, ici il m’a fallut demander à près de trente personnes pour enfin trouver un endroit où dormir. Sur toutes ces demandes deux faux espoirs :
- D’abord un homme qui travaillait dans son jardin avec sa fille semble partant et me fait patienter une dizaine de minutes pour que sa femme arrive. Mais je comprendrais vite qu’elle a peur pour sa fille qu’un homme seul dorme dans leur maison … et même dans leur jardin.
- Ensuite c’est une jeune femme de 25/30 ans qui m’ouvre sa porte, je lui explique mon voyage et pourquoi j’ai frappé à sa porte et me répondra tel quel « Waouh c’est un super projet, j’adore ! Par contre désolé mais je suis seule chez moi et j’aurais trop peur de laisser un homme seul dormir chez moi. ». Elle était vraiment désolée mais comme je lui ai répondu ce jour là, je la comprenais.
Et dans ces deux situations je suis presque certains que si j’avais étais sur la route avec ma petite-amie nous aurions été accueilli dans ces deux maisons. Alors oui voyager seul lorsqu’on est un homme apporte aussi son lots de surprises et de complications. Mais dans tous les cas, homme ou femme : voyager seul c’est une superbe expérience !
Bien choisir son hébergement lorsqu’on est un homme seul
Voyager seul lorsqu’on est un homme n’offre parfois pas les mêmes facilités que pour les femmes en ce qui concerne l’hébergement, même payant.
Pour les hébergements payants type hôtels ou gîtes, généralement, il n’a pas de souci. D’ailleurs sur les comparateurs, il est interdit de faire preuve de discrimination en demandant le genre du client.
En revanche, de la même manière que sur les sites d’hébergement collaboratifs, sur ceux qui permettent de réserver chez l’habitant (de façon payante) tels que Air BnB, Bedicasa ou Homestay, l’hôte peut potentiellement choisir de ne pas héberger d’homme seul. Malheureusement c’est quelque chose d’assez commun.
Personnellement, j’ai pu le constater lors de mon voyage au Japon où clairement, les familles japonaises offraient des chambres uniquement aux femmes et cela était stipulé dans l’annonce.
Pour ce qui est des auberges de jeunesse ou celles qui
proposent l’hébergement bon marché en dortoir, tout le monde est accueilli, même si on remarque tout de suite que bon nombre d’entre elles proposent des dortoirs uniquement féminins.
Ce n’est pas vraiment là où il faut être vigilant mais comme le signale André ci-dessous, il est bon de regarder le type d’auberge à laquelle on a à faire. En effet, si c’est un endroit réputé pour faire la fête, il est fort à parier que la majorité des voyageurs seront en groupes d’amis. Ils ont alors tendance à rester entre eux et il sera compliqué pour un homme seul de faire des connaissances ou de trouver des potentiels compagnons de route.
Parfois, préférer une auberge plus petite ou moins « cotée » sera une meilleure option pour se donner la chance de rencontrer d’autres voyageurs seuls, souvent plus ouverts aux échanges.
André est un voyageur solo brésilien que j’ai rencontré au Vietnam. Il voyageait à travers le monde depuis quelques mois et nous sommes liés d’amitié lors d’un voyage à moto pour visiter le pays.
« Ce que j’ai appris en voyageant seul… »
… C’est qu’il est important de bien choisir son hébergement. Souvent, dans les auberges connues pour être des endroits de fête, on rencontre de nombreux groupes qui viennent entre amis pour en profiter. Dans ce cas, c’est plus difficile pour faire des connaissances et se faire des amis.
Faire des rencontres lorsqu’on est un voyageur seul
Créer des amitiés lorsqu’on est un homme seul
L’idée n’est pas ici de vous décourager. Bien au contraire, l’objectif est ici de vous apporter un peu de recul et des réflexions que vous pourrez, si vous le souhaitez, emmener avec vous sur la route.
Comme vous autres voyageurs peut-être, j’ai toujours réussi à rencontrer du monde en tant que voyageur solo. Mais comme Stéphane (ci-dessous), j’ai bien plus souvent créé des amitiés avec des femmes qu’avec des hommes en voyage.
En effet, que ce soit avec les locaux, qui auront en plus l’idée que mon occidentalisme me rend riche par essence, ou avec
les autres voyageurs masculins, j’ai toujours ressenti une espèce de rivalité.
Au début, je ne comprenais pas leur distance. Et puis avec le temps, j’ai compris. Il est nécessaire d’envoyer des signaux très clairs à nos contacts masculins afin qu’ils se sentent à l’aise et ne nous considèrent ni comme un danger, ni comme un rival pour eux dans leurs relations avec les femmes, locales ou étrangères. A ce moment-là une amitié devient possible.
Sur la route, les amitiés masculines sincères sont parfois difficiles à tisser, tant auprès des « locaux » que des autres voyageurs. Les deux principales raisons: l’esprit de compétition (par rapport aux femmes, surtout) et les barrières socio-économiques. Par exemple, dans un club de Guanajuato, je me suis fait dire de « respecter les territoires » par un ami de ma Couchsurfeuse. J’ai dû jouer le touriste imbécile qui parlait mal espagnol pour éviter un combat ou, pire, une scène tirée de la fin de « Zorba le Grec »…
Autre exemple: j’ai connu Nestor à Caracas, sa ville natale. Notre amitié a pris quelques semaines avant de s’enraciner. Il aimait ma co-stagiaire québécoise et il croyait que c’était aussi mon cas. En plus, je sentais qu’il était jaloux du fait que je pouvais me payer ce que je voulais. Pour lui, je venais du Nord, donc j’étais riche. Et il avait raison. Il a fini par me respecter quand, lors d’un soirée arrosée, on a réalisé, les larmes aux yeux, qu’on avait tous deux grandi dans des familles avec un père alcoolique.
Et les voyageurs? Beaucoup de crétins obsédés par l’alcool et la recherche compulsive d’aventures d’un soir. Des raclures portant fièrement leur camisole « Tubing in Vang Vieng » qui se vantent de leurs prétendus « exploits » sexuels dès les premières minutes d’une conversation. Sympathiques et ouverts d’esprit, les voyageurs? Pas toujours. De nombreuses exceptions existent, certes, mais elles n’atténuent pas le poids des interactions superficielles plus – trop – fréquentes entre hommes. C’est pourquoi je trouve plus facile de me lier d’amitié avec des femmes qu’avec des hommes. Sauf s’ils sont gays. Avec eux, jamais de problème.
Le rapport avec les femmes en voyage
- Se renseigner sur les codes culturels en vigueur dans la région visitée, notamment en ce qui a trait aux relations hommes-femmes, à la sexualité dans ses nombreux aspects, etc. Et, autant que possible, ne pas poser de geste qui pourrait heurter les sensibilités locales (par exemple, les démonstrations publiques d’affection).
- Toujours privilégier la sécurité; d’abord la nôtre, puis celle des personnes potentiellement touchées par nos décisions, par nos actions (par exemple, une ou un partenaire romantique/sexuel-le/peu importe).
- Et pour ce qui est des autres voyageurs obsédés par leur pénis… mon seul conseil, c’est de les éviter. Les interactions avec ce genre de déchet ne mènent d’ordinaire à rien de constructif, de toute façon. À moins que ce type d’homme ne vous intéresse… auquel cas, gâtez-vous, vous en trouverez partout.
Les conseils de Roobens :
- Bien observer les locaux avant d’interagir avec les femmes afin d’éviter de faire une gaffe.
- De préférence interagir avec un homme plutôt qu’une femme si possible
- En entamant une conversation avec une femme, toujours commencer avec un « Bonjour » et un grand sourire afin de mettre à l’aise son interlocutrice
On trouve très souvent des articles sur le fait de voyager solo en tant que femme, la sécurité, les réflexes à avoir, etc… C’est beaucoup moins commun de parler du voyage seul lorsqu’on est un homme. Et pourtant, ça a également ses subtilités.
Avec l’expérience, on anticipe mieux mais ce n’est pas forcément évident au début. Je me souviens avoir pris le bus en Malaisie, et je me suis assis sur un des rares sièges libres. J’ai immédiatement senti un malaise. Un gentil monsieur est venu me voir et m’a expliqué que je devais me lever, car je n’ai pas le droit de m’asseoir à côté d’une femme « Oups désolé…«
De manière générale, notamment dans les pays conservateurs, il vaut mieux éviter les interactions avec les femmes, sauf si c’est indispensable. En Iran, une guide devait me faire visiter une grande mosquée. En la voyant, je lui ai naturellement dit bonjour en tendant la main. Elle a poliment souri et répondu « Désolé« . Et oui, les contacts entre hommes et femmes sont proscrits.
C’est donc parfois compliqué de deviner l’attitude à avoir. Il faut observer les locaux et les imiter, mais on n’est jamais vraiment sûr.
Interagir avec des femmes n’est pas évident car beaucoup, locales comme touristes, sont sur la défensive quand on ne veut que discuter ou demander un renseignement. En Inde, j’ai croisé un groupe d’indiennes paniquées à l’idée de prendre l’escalator dans le métro, elles ne savaient pas s’en servir (elles venaient probablement de la campagne). Je les ai interpellé, pour leur montrer comment faire.
Le simple fait d’échanger avec moi les a terrorisé, elles se cachaient l’une derrière l’autre. Elles ont fini par comprendre que je ne leur voulais aucun mal, elles m’ont imité, et à la fin elles m’ont même remercié!
J’ai cherché un hébergement via couchsurfing plusieurs fois, et c’est quasiment impossible de trouver une hôte, elles ont peur de tomber sur un taré, malgré les avis positifs! Une fille m’a ouvertement dit « Mon canapé est libre, mais je ne suis pas à l’aise à l’idée d’héberger un mec seul chez moi désolé… » A l’inverse, on peut croiser des femmes trop confiantes, je pense aux femmes aguicheuses qui veulent vous attirer dans un bar. La fille va soudainement disparaître et vous vous retrouverez à devoir payer une somme astronomique (c’est une arnaque courante). Deux fois on a voulu m’avoir comme ça, mais j’ai flairé le piège. Voyager seul en tant qu’homme a ses subtilités certes, mais rien n’est impossible!
Faire de l’autostop lorsqu’on est un homme seul
- Avoir bon look ; ne pas paraître sale malgré le nombre de jours sans douche mais ne pas avoir un style trop éclaté non plus.
- Avoir l’air d’une personne normale qui a tout bonnement besoin d’un « ride de stop ».
- Ensuite, évitez de vous placer à des endroits dangereux. Les conducteurs ne s’arrêteront pas s’ils ne se sentent pas à l’aise de le faire. Évitez la bordure d’autoroute et privilégiez leurs entrées avec un accotement large. De cette manière, vous optimiserez vos chances même en étant un homme !
J’ai souvent été eu des conversations sur le sujet de l’auto-stop avec des personnes qui n’en ont jamais fait l’expérience. Sans surprise et avec raison, c’est souvent les femmes qui semontraient plus prudentes face à cette idée. Pourquoi les en blâmer ? Après tout ce qu’on entend sur les agressions sexuelles, même moi avec mes quelques 20 000 km d’auto-stop derrière la cravate, je prendrais de bien plus grandes précautions. Néanmoins, statistiquement, le risque d’agression porte à confusion.
En effet, 80% des agressions sont portés par des personnes connues de la victime**. Leschances s’amenuisent donc pour que ce soit un conducteur fou. Ensuite, et celle-ci m’a bien surprise, les hommes sont presque deux fois plus victimes d’agressions physiques par des inconnus que les femmes (53 % contre 29%)*!
Ceci porte donc à repenser la vulnérabilité masculine spécialement dans un contexte aussi précaire que solliciter un transport à un inconnu. Par mon expérience personnelle, il m’est arrivé de nombreuses fois de devoir attendre le pouce en l’air pendant plus d’une heure (mon record étant 16h !) seul, souvent au froid, sous la pluie ou sous un soleil de plomb. En comparaison, ma copine qui a elle aussi parcouru des milliers de kilomètres en stop a rarement attendu plus d’une demi-heure, d’autant plus qu’il a été beaucoup plus facile pour moi d’en faire avec elle.
Sans vouloir banaliser le risque chez les femmes, le fait est que celles-ci vont souvent se faire prendre sur le bord de la route par des personnes qui agiront pour les protéger. Rare ceux qui feront ce geste pour un homme qui finira fréquemment avec les plus intrépides des conducteurs.
Bien intéressant de remettre en perspective la part de risque d’un genre à l’autre et de faire tomber certaines idées préconçues. J’ajouterai qu’au final, la meilleure technique d’auto-stop est sans aucun doute le duo homme femme pour un complément bien évident.
*CAPACS, Mythes et Préjugés
**INSEE, Femmes et hommes face à la violence
Sécurité : les pièges à éviter et tous les conseils pour anticiper
Connaître un minimum d’informations sur le pays visité
Même si comme moi, vous aimez partir sans trop en savoir sur le pays que vous visitez, il est tout de même important d’en connaître un minimum pour éviter les zones dangereuses ou en connaître assez sur les particularités locales pour ne pas faire d’impairs et se mettre en risque.
Récolter des informations avant de partir
Dans notre monde moderne, nous avons beaucoup de chance d’avoir Internet. En effet, bien utilisé, c’est un superbe outil pour se préparer au voyage.
Lorsque vous avez choisi votre destination, n’hésitez pas à faire quelques recherches pour vous préparer. Les blogs peuvent vous aider. Pour bien commencer, voici 3 sites indispensables à consulter:
- Le site du Ministère des Affaires étrangères vous donne des informations et conseils par pays.
- Le site de l’Institut Pasteur vous alerte sur les vaccins nécessaires et donne des informations pays intéressantes.
- Le site de la Sécurité Sociale vous informe sur la marche à suivre pour votre assurance santé.
Si vous n’avez pas pu répondre à toutes les questions que vous vous posiez avant de partir, n’hésitez pas à poser des questions dans les hôtels/auberges où vous séjournerez, aux locaux que vous rencontrerez et aux voyageurs avec lesquels vous serez en contact sur la route.
Les bonnes questions à se poser
- Quelle est la situation politique du pays dans lequel je vais voyager ?
- Quel est le niveau de vie (revenu moyen par habitant) dans le pays où je me rend ?
- Quelles religions sont-elles majoritaires ? Imposent-elles des comportements spécifiques dans les relations homme-femme en particulier ?
- Vais-je me rendre dans des lieux de culte ou participer à des cérémonies/fêtes locales ? En tant qu’homme, quels sont les comportements à adopter et les vêtements à porter pour éviter d’offenser les locaux ?
- Existe-t-il des comportements déviants (des locaux ou d’autres touristes – tourisme sexuel – trafic de drogues) qu’il est important que je connaisse afin d’éviter de me retrouver dans des situations délicates pour ma sécurité physique ou morale ?
Le piège Malgache
Je sortais tout juste d’études en journalisme télévisuel à l’époque et le plus gros réseau de télé privé du Québec recherchait de jeunes journalistes pour aller tourner des reportages à l’étranger seuls avec leurs caméras. J’ai levé la main et hop ! On m’envoyait en Afrique du Sud et à Madagascar pour un mois et demi !
Arrivé à Madagascar, je décide de préparer mon périple. J’avais l’ambition de réaliser un reportage sur un ancien bagne datant de la colonie. Pour se rendre sur place, mon collègue journaliste m’explique que de la capitale, il faut prendre un avion vers la ville côtière de Majunga, puis prendre un autre vol vers Antsohihy. Ensuite, descendre une rivière pour atteindre la mer, pour finalement prendre une petite vedette pour aller sur l’île de Nosy Lava. Après une demi-journée de transports en avion me voilà donc assis avec une douzaine de poules sur le pont du bateau de type cargo qui me mènera à ma destination finale. Les cinq heures passées à naviguer sur les eaux calmes et troubles de la rivière Loza, sont magiques.
L’arrivée
Complètement déséquilibré à cause de mon sac et aveugle, car il fait noir, je descends les deux premiers mètres du cargo doucement sur une échelle de cordage et puis je perds la main. Le dernier mètre et bien… je suis tombé. Je me retrouve ainsi sur le dos comme une tortue géante des Galapagos. Je suis incapable de me lever. Ma chute se transforme en expérience de sauvetage, tel un rorqual échoué sur la grève. Six marins de l’équipage tirent sur tous mes membres pour m’extirper de ma misère.
Après dix minutes de marche sur le bord de la plage à sentir toutes sortes de choses se briser sous mes pieds complètement détrempés, je redemande à Rivo si c’est bientôt fini. Deux kilomètres plus tard, l’auberge Malibu tenue par de vieux hippies français nous accueille. Une heure plus tard, je me mets au lit et m’effondre de fatigue. Je dors à poings fermés quand, en plein milieu de la nuit, j’entends de faibles toc-toc-toc sur les volets en bois de ma fenêtre de chambre. Le bruit était de plus en plus insistant jusqu’à me réveiller. Inquiété, je demande à voix haute :
– C’est qui ?
Une voix de jeune fille répond doucement en cassant son français:
– C’est me Lily.
– Qui ?
– Lily
J’ouvre le volet et la jeune fille de 14 ans est là devant ma fenêtre.
– Que veux-tu ?
– Je veul voul palé in pètip eu.
– Mais nous sommes en plein milieu de la nuit. Allez, vaut mieux aller te coucher. Bonne nuit là.
Je ferme les volets de ma fenêtre et elle s’empresse de mettre sa main en travers. Elle dit :
– Non je voudrais vous offrir un service.
Oh merde ! C’est à ce moment que mon cerveau s’allume et que je fais plusieurs liens dans ma tête. Cette jeune fille se prostitue. Elle est mineure. Elle a volontairement changé son chemin au quai d’Ananalava quand elle m’a vu lors de l’embarquement dans le bateau. Je me souviens de l’avoir discrètement vue parler à l’oreille du capitaine qui l’a laissé embarquer par la suite. Elle a fait le voyage sur le bateau avec moi en échangeant regards et sourires et en tentant de parler quelques mots de français. Moi, le grand naïf, je n’avais rien vu ! Je ne me sens pas très bien…
Devant son insistance, je suis obligé de lui mentionner clairement que je ne fais pas ce genre de chose, que je suis ici pour faire des reportages. Je dois même monter le ton et le dire fermement, car elle s’accroche. C’est d’une tristesse infinie, elle pleure en apprenant qu’elle ne fera pas d’argent avec moi ce soir. Cette enfant de quatorze ans vit dans des conditions de pauvreté extrême et c’est son seul moyen de faire un peu d’argent. Elle me fait comprendre que si elle ne ramène pas d’argent, elle risque gros. Je suis triste à mon tour. Elle quitte l’enceinte de l’auberge.
Le lendemain matin, je mets mon collègue journaliste Rivo au parfum de l’affaire. Il se dit désolé de la situation, qu’il aurait dû m’avertir, car c’est chose courante ici. Cette région éloignée et isolée de Madagascar est extrêmement démunie. Dès qu’un blanc se pointe, il y a des occasions à prendre. Je n’ose imaginer tout ce qu’ont fait les touristes sans scrupule qui ont visité ce coin de pays avant moi.
À mon retour de voyage cette mésaventure resurgit sans cesse. Cette expérience m’a fait prendre beaucoup de maturité comme voyageur. Désormais, quand je voyage, je garde toujours en tête cet événement. Mes rapports avec les femmes sont aussi beaucoup plus prudents. Puisque je voyage seul la plupart du temps, j’ai pris conscience de ce qu’un homme blanc occidental peut représenter comme cliché aux yeux de la population des pays en voie de développement, c’est-à-dire de l’argent, ou une occasion de profits à saisir.
Certains seront choqués de cette affirmation. Loin de moi l’idée de généraliser, car la plupart des gens font la part des choses, mais la manière de me comporter avec les femmes à l’étranger est modifiée à jamais. Je suis encore plus prudent lorsque je suis dans un pays dont les codes culturels m’échappent complètement. J’aborde rarement une femme seule, je tente toujours qu’il y ait au moins une autre personne.
Quelques trucs pour limiter les risques d’agression
Question de bon sens
- Homme ou femme, éviter les signes extérieurs de richesse (bijoux voyants, matériel électronique à la vue de tous – appareil photos – portable – ordinateur), surtout dans les grandes villes ou les zones connues pour être un peu chaudes.
- Trouver un bon équilibre entre assurance et discrétion : se montrer détendu offre l’avantage de dissuader de potentiels agresseurs. Cependant lorsqu’on est un homme, montrer trop d’assurance peut représenter un certain défi pour certains individus. Eviter de tenir le regard est un bon commencement.
- Homme ou femme, éviter de sortir de nuit dans des grandes villes ou des quartiers connus pour leurs dangers nocturnes. Demander à votre hôtel/auberge des informations sur les lieux à éviter est une bonne idée.
- Vous avez un mauvais ressenti ? Ecoutez-vous et ne faites pas quelque chose ou n’allez pas à un endroit si vous ne le sentez pas.
Anticiper et Savoir se défendre
Ne pensez pas qu’être un homme vous protège des agressions physiques, du vol à la tire ou de vous retrouver dans des situations dans lesquelles vous serez en danger. Ce serait la première erreur.
Pour anticiper, reportez-vous au point 1 et restez vigilant.
La défense n’est pas forcément… L’attaque. Pensez-y : vous êtes un homme seul, dans un pays étranger, vous n’avez pas toutes les connaissances sur la langue du pays, les coutumes, les comportements de vos congénères et ce, même s’ils portent bien des coucougnettes comme vous.
Parfois partir est la meilleure solution. Je sais. La testostérone dévore vos entrailles et vous êtes prêts à en découdre. Respirez, Réfléchissez. Défendre votre condition de mâle dominant est-il raisonnable ? Souvenez-vous que la violence ne mène à RIEN !
Faites profil bas, rentrez à l’auberge… Rapidement.
Besoin d’en lire plus ? Voici un article qui peut vous faire du bien
Voyager seul lorsqu’on est un homme : Exemples de pièges/arnaques connus
Messieurs, un certain nombre d’arnaques et de pièges en tout genre vous sont tout particulièrement destinés ! Voici un petit florilège pour vous proposer de rester vigilant:
La jolie fille veut vous marier
Elle est superbe et semble tellement amoureuse… Au bout de 3,5 jours.
Votre ticket veut un visa pour voyager.
Elle n’a d’yeux… Que pour votre porte-monnaie
Dans un bar, une discothèque, elle veut absolument vous amener à l’hôtel.
Il est possible qu’il ne vous reste pas grand chose au petit matin… Au mieux.
Certains se font droguer et finisse avec un bout qui manque.
La fille vous offre des verres
Vous êtes dans un pays très pauvre et pourtant, elle vous rince.
Pensez-vous qu’elle vous saoule ou qu’elle vous drogue ?
Au Japon, j’ai rencontré un jeune voyageur qui venait de se faire violer…
*Dube, S.R., Anda, R.F., Whitfield, C.L., Brown, D.W., Felitti, V.J., Dong, M. et Giles, W.H. (2005). Long-term consequences of childhood sexual abuse by gender of victim. American Journal of Preventive Medicine, 28(5), 430-438.
La fille est jolie et pas cher
Le lendemain, un policier vous attend au comptoir de l’hôtel. Elle était aussi mineur.
Au choix : payer ou prison ou les 2.
Un petit thé bien accompagné ?
Que ce soit pour un thé ou une spécialité locale, elles sont jolies et elles n’ont d’yeux que pour toi.
Tu les suis ; c’est sympa de pouvoir enfin discuter avec des locales.
La note sera salée et le tôlier très persuasif.
La jeune fille sait faire chanter
Une jeune fille vous a dragué toute la soirée et vous croyant chez vous, ce monde libéré, vous avez passé la nuit avec elle. Le lendemain, rien ne va plus, elle vous dit qu’elle ne peut plus rentrer chez elle car sa famille la tuera. Vous devrez l’aider à financer sa fuite.
La prostitué se cachait
Vous avez suivi une jeune fille qui vous regardait d’un oeil amoureux et avez consommé. Cependant, au réveil, elle vous annonce qu’il va falloir payer ou ses proxénètes pourraient se fâcher.
Toutes ces arnaques horribles ont été vécues et rapportées par des voyageurs. Vous l’avez compris, ces situations peuvent toucher chacun d’entre nous. Personne n’est à l’abri, il est donc nécessaire de rester vigilant et faire preuve de bon sens.
Si vous avez été agressé, vous devez faire un dépôt de plainte à la police. Si des affaires vous ont été dérobées, faites une déclaration de vol auprès de la police et déclarez le sinistre à votre assurance.
Selon une étude produite par tourdumondiste.com, les hommes se font plus souvent arnaquer (54%) que les femmes (46%). Les voyageurs solo (49 %) et ceux qui voyagent à plusieurs adultes (53 %) sont aussi plus souvent victimes d’arnaques que les familles (36 %).
André est un voyageur solo brésilien que j’ai rencontré au Vietnam. Il voyageait à travers le monde depuis quelques mois et nous sommes liés d’amitié lors d’un voyage à moto pour visiter le pays.
« Ce qui m’est arrivé en Chine »
Je marchais sur la Place Tiananmen à Pékin lorsque 2 filles s’approchèrent de moi. Elles commencèrent à me parler en anglais et elles étaient très sympas.
Parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui parlent l’anglais en Chine, c’était vraiment chouette de pouvoir parler avec des locaux dans l’optique d’en comprendre plus sur la culture et le pays.
Nous avons donc parlé pendant une dizaine de minutes puis elles m’ont invité à venir boire un thé. Je suspectais quelque chose mais décidais de les suivre tout de même pour voir ce qu’il en était. Elles m’ont alors emmené dans une « maison de thé » et ont commandé pour elles-mêmes. De mon côté, pas trop fan de thé et me doutant bien qu’il y a avait quelque chose de bizarre, j’ai choisi de commander un soda.
Après quelques minutes à siroter notre boisson et à discuter, la note est arrivée. Evidemment, il était de coutume que ce soit l’homme qui paie et la facture était salée : plus de 100$ ! Devant mon refus de payer, le propriétaire essaya bien de me mettre la pression et se montra très agressif en me disant qu’il fallait payer. Vu que cela ne dépassa pas les mots, je lui dis d’appeler la police s’il le souhaitait et cela régla l’affaire.
Le tenancier de l’auberge où je restais sur Pékin m’expliqua que c’était une arnaque commune.
Voyager seul lorsqu’on est un homme – Mes conseils de voyageur :
- Toujours rester prudent et à l’écoute de ce que l’on ressent ; cela permet d’anticiper. Dans mon cas, j’ai choisi volontairement un soda. J’ai pu vérifier qu’il était bien fermé avant de le boire et je connaissais les prix locaux. En prenant du thé, cela aurait pu être différent.
Voyage solo au masculin : le savoir-être en voyage
Observer, Questionner, S’adapter
Se voir en tant qu’homme
Ici je vous propose d’envisager le voyage et votre relation à l’autre d’une façon plus « humaine ».
Attention, loin de moi l’idée de vous juger ou de dire que votre comportement n’est pas le bon. En tant qu’homme, je me suis seulement regardé en voyage, j’en ai tiré quelques conclusions et je les partage ici avec vous. Si je devais être moins provocateur, je parlerais de relation à l’autre moins « masculine ».
Par exemple, je me suis rendu compte que par peur, j’imposais mon physique d’homme pour me protéger. En quelque sorte, j’imposais mes peurs à ceux que je croisais, et particulièrement aux locaux avec lesquels il est parfois nécessaire de prendre le temps pour bien se comprendre.
Lors de discussions avec des locaux ou d’autres voyageurs, je ressentais certains mots ou gestes comme des provocations, des agressions à mon égard. Mon statut de dominant n’était pas respecté. Mon expérience du voyage et ma joie d’échanger avec l’autre me faisait me contenir, mais je sentais bien que cela me menait à moins d’ouverture.
Les conséquences, vous imaginez bien: ce que j’envoyais, je le recevais. Les peurs de l’autre et un certain « affrontement » me revenaient. Même si je ne parle bien évidemment pas de violence ici, les relations ne pouvaient pas s’exprimer en toute plénitude.
3 mots pour une expérience différente
Observer:
Observer en voyage, c’est se rendre compte des différences et des particularités de l’autre. En prenant le temps de les regarder, on se rend compte à quel point elles sont la réalité de l’autre et on ressent moins d’agression pour soi-même.
Questionner:
Questionner en voyage, c’est tout d’abord prendre le temps de se demander pourquoi je réagis comme cela moi-même, à l’intérieur. Est-ce la différence ? Est-ce une conclusion que je tire, avec qui je suis (ma culture, mon éducation, la société d’où je viens, les valeurs que je défends…), sur un comportement – une culture que je ne connais pas ?
Ensuite, c’est prendre le temps de questionner l’autre tout, en essayant de mettre ses conclusions de côté, et faire preuve de bienveillance pour accueillir ses différences, ses particularités dont l’autre est fait souvent malgré lui (on ne choisit pas où on nait).
S’adapter:
S’adapter en voyage, c’est accepter que l’autre et ses comportements peuvent être différents de ce que je suis et ce que je fais moi-même. A partir de là, on a moins peur et on se sent capable d’accueillir plus de choses (même si on est pas forcément d’accord avec ce qu’il se passe). En quelque sorte, nous faisons un pas vers la réalité de l’autre et il y a de bonnes chances pour que l’autre fasse la même chose.
L’homme se sent-il tout puissant ?
Ça y est ? Quelques images de vos expériences de voyage sont apparues devant vos yeux et vous vous êtes dits que ces réflexions vous rappelaient quelque chose ?
En voyage loin de chez lui, l’homme a parfois tendance à se sentir tout puissant. Par là, je veux dire que certaines peurs restent parfois à la maison et que le voyage apporte tant d’énergie que cela peut provoquer le sentiment d’être invincible, intouchable, « tout puissant ».
Personnellement, je sais ce qui m’anime: le challenge physique, repousser mes limites, vaincre mes peurs. Et il est vrai que le voyage me donne souvent des ailes pour me dépasser. Mais prudence !
Franchement, je n’ai absolument pas envie de changer mon envie de dépassement et d’ailleurs régulièrement, je me lance des défis. En revanche, j’ai tout de même appris que j’ai certaines limites et j’ai aussi accepté qu’elles ne sont pas un problème.
Blablabla…
Lisez plutôt Fabrice qui nous adresse ici un témoignage éloquent.
D’une manière générale, la question de la sécurité en voyage pour un homme ne se pose pas dans les mêmes termes que pour une femme. A vrai dire, souvent, la sécurité en voyage pour une femme parait plus problématique, pourtant, c’est loin d’être aussi simple.
En effet, ce qui fait la force de l’homme en voyage fait aussi sa faiblesse, je m’explique. D’une manière générale, l’homme en voyage est souvent plus sûr de lui, il redoute moins les mauvaises rencontres. C’est un avantage en cela qu’avoir cette attitude éloigne certains problèmes. Les arnaqueurs et autres escrocs vont réfléchir à deux fois avant de vous chercher des poux dans la tête. Ils vont préférer des victimes qui paraissent moins sûr d’elles, plus fragiles, à la fois physiquement et mentalement.
Mais il y a un revers de la médaille. C’est que l’individu trop sûr de lui peut aussi être une victime, la cause à sa trop grande confiance en lui. Ceci est a rapproché du « biais optimiste », un mécanisme qui est commun à tous. Le « biais optimiste », c’est la tendance à croire que nous ferons mieux que les autres. C’est ce qui fait que nous pensons que les pires choses n’arrivent qu’aux autres. De ce fait, cette attitude induit parfois une conduite à risque, tout du moins à une baisse de la vigilance.
Un homme, et sa testostérone, peut globalement avoir tendance à s’exposer à plus de risques, il va faire plus facilement des activités plus extrêmes, se mettre dans des situations plus limites. En voyage, les victimes d’accidents sont souvent masculin, enfin, c’est mon expérience. Cela me rappelle Veng Viang au Laos, à l’époque où cette ville était connue pour sa débauche. L’attraction local, c’était de descendre la rivière avec une chambre à air en faisant des stops le long des bars disposés sur le parcours. Sans surprise, chaque année, il y avait des morts à l’arrivée, et beaucoup étaient des hommes.
Enfin, un point faible des hommes en voyage, sans surprise, c’est la gente féminine qui est souvent utilisé pour attirer des voyages dans des arnaques ou des pièges à touristes. Mais cela, c’est une autre histoire…
Je suis l’auteur d’un guide sur les arnaques en voyage. Vous y retrouverez 110 arnaques qu’un voyageur peut rencontrer sur la route, leurs caractéristiques et comment les éviter.
Voyager seul lorsqu’on est un homme: Être présentable pour faciliter l’accueil
En tant qu’homme, je ne me rendais pas compte à quel point le fait d’être présentable a de l’importance dans mes relations avec les autres en voyage. En général, les femmes sont plutôt bien apprêtée. Dans la vie de tous les jours, beaucoup d’hommes ont pris le pli.
Qu’en est-il en voyage ?
Posez-vous cette question : quel est mon regard sur une personne qui est sale, habillée salement ou même seulement n’importe comment ? comment est-ce que je réagis devant une personne qui n’est pas soignée ?
Voilà, tout est dit. Pourquoi cela serait-il différent lorsqu’on voyage ? C’est ça en fait, ça ne l’est pas.
Résolution pour mes voyages à venir : habillé simplement et toujours propre.
Voyager seul lorsqu’on est un homme : Les indispensables
La contraception masculine
Les moyens de contraception plus communs en voyage
- Le préservatif masculin
Il a une efficacité pratique de 85% et théorique de 98%.
Pour vous les voyageurs, mon conseil est d’acheter et amener avec vous vos capotes préférées en voyage. Plusieurs raisons à cela : ce n’est déjà pas très confortable, ça l’est encore moins quand le matériel utilisé n’est pas connu, testé et approuvé. Selon les pays, vous pourriez aussi avoir des difficultés à vous le procurer ou à trouver ceux qui vous vont bien (en Asie, on ne trouve pas facilement la taille européenne, ce n’est pas une légende). Savez-vous mettre une capote ?
Le préservatif est le seul moyen de se protéger des MST en voyage (Maladie Sexuellement Transmissible).
- Le retrait
Alors oui, ce moyen de contraception est de loin celui qui est le plus connu et usuel par une majorité d’hommes dans le monde. Selon la même étude, l’efficacité pratique est inférieure (78%) avec une efficacité théorique quasi égale au préservatif (96%).
Petite précision (de taille): le retrait bien fait empêche en effet la création de la vie mais ne protège évidemment pas des maladies vénériennes (MST).
Les autres moyens de contraception
- La vasectomie
C’est un moyen pour les hommes pour ne plus avoir de production de spermatozoïdes et donc d’enfants. A noter qu’elle est légale en France depuis l’an 2000 et concerne moins de 1% d’hommes en France alors qu’elle serait utilisée par plus de 20% d’hommes au Canada. Contrairement à ce que l’on peut penser, la vaso-vasostomie n’est pas permanente et permettrait de ravoir des enfants avec 80% de chance. - Autres (beaucoup moins connus): la contraception hormonal pour homme, la contraception thermique. Plus d’infos.
Pour rappel, Le préservatif est le seul moyen de se protéger des MST en voyage (Maladie Sexuellement Transmissible).
A mettre dans son sac à dos
En lisant ce que je vous propose ci-dessous, vous vous direz peut-être : « bah c’est rien ! » et vous aurez raison. Comme dirait ma grand-mère: « Le peu n’est pas l’ennemi du bien ».
Renseignez-vous avant de partir mais à minima, emmener toujours un petit pantalon léger et un t-shirt à manches longues, de quoi couvrir vos tatouages en quelque sorte.
De cette manière, vous êtes à peu sûr d’entrer n’importe où et surtout de ne pas choquer les locaux ; ce, même si vous êtes un homme.
Au Japon par exemple, le simple fait de porter un tatouage vous empêchera d’entrer dans beaucoup de Onsen (bains thermaux locaux) ou vous devrez dépenser plus pour bénéficier de ces bains dans des hôtels moins restrictifs. Les moeurs changent doucement mais sachez qu’autrement, des « doubles peaux » sont en vente dans certains supermarchés pour couvrir votre dessin. Demandez aux locaux.
Vous êtes voyageur au long cours ? Il est assez commun de rencontrer des voyageurs se donnant le challenge de ne jamais raser leur barbe pendant tout le temps de leur voyage. Si vous ne faites pas partie de ceux-là et souhaitez garder forme humaine, pour le plus grand plaisir des locaux qui apprécient souvent la propreté et la bonne hygiène, procurez-vous comme moi une tondeuse à barbe électrique. Il y en a des pratiques, légères et qui ne prendront pas beaucoup de place dans votre sac. J’ai toujours la mienne aujourd’hui, acheté en Turquie en 2014 !
N’oubliez pas… Vos préservatifs ! Ils sont votre seul moyen de vous protéger des MST en voyage.
D’autres articles à lire sur le voyage en solo
Sur le blog : 5 astuces pour ne jamais être seul en voyage
Sur Moi, mes souliers, Jennifer a récolté les conseils de 30 voyageurs solo.
Lucie est une aventurière et voyageuse solo depuis de nombreuses années. J’aime beaucoup son approche et son naturel. Elle partage son inspiration et ses conseils pratiques pour le voyage en solo dans son blog.
Fabrice, qui a aussi participé à cet article, nous parle de ses motivations à voyager en solitaire.
Adeline, une autre aventurière solitaire, donne tout plein de conseils pour préparer son voyage en solo.
Sur le site d’un (maintenant) célèbre voyageur, l’alter-ego féminin du voyage en solo.
Vous posez-vous toujours des questions sur le Voyage en Solo ?
Michael, blogueur, auteur et grand voyageur solo à travers le monde a eu la gentillesse de répondre à mes questions:
1/ Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
Je m’appelle Michael, j’ai 32 ans et je suis auteur. Cela fait 10 ans que je parcours la planète, principalement en solo, et je partage toutes mes expériences sur mon blog et à travers mes livres.
Je préfère le voyage lent, à petit budget et j’ai opté depuis quelques années pour le mode de vie «nomade digital». Il m’a permis de travailler en Espagne, en Colombie, Roumanie ou encore Vietnam.
Après avoir fait un voyage à vélo de Paris à Téhéran en 2018, je suis maintenant au Mexique pour au moins 6 mois où je compte bien me gaver de tacos et quesadillas !
2/ Qu’est-ce qui te semble le plus important à savoir quand tu décides de partir voyager en solo en tant qu’homme
Pour moi, le plus important est de faire des rencontres. À moins de vraiment rechercher une aventure en solitaire, loin de tout et des populations, je trouve que c’est en rencontrant des gens que le voyage devient vivant.
Pour cela, tous les moyens sont bons : en auberges de jeunesse, dans la rue, avec Couchsurfing, votre réseau d’amis, les activités organisées, les réseaux sociaux ou encore tinder.
Que ce soit avec des locaux ou d’autres voyageurs, il est primordial d’être proactif et de rencontrer de nouvelles personnes en voyage. Parfois ça colle, parfois non, mais dans tous les cas votre voyage en sera d’autant plus riche.
3/ Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton livre ?
Après avoir reçu plus d’une centaine d’emails me disant « j’ai peur de voyager seul.e », j’ai décidé d’écrire un livre pour permettre à tout le monde de franchir enfin le pas : Oser Voyager en Solo.
À l’intérieur, plus de 250 pages de conseils pratique, d’anecdotes de voyage, de plans d’action et d’interviews pour laisser toutes vos angoisses au placard et vivre l’aventure de votre vie.
Si l’envie de voyager en solo vous démange, le but de ce livre est de vous faire partir sans plus attendre !
Comment cette balade s’est-elle passée pour vous ?
N’hésitez pas à me faire part de vos ressentis et de vos expériences personnelles en voyage !
Est-ce que mon article « Voyager seul lorsqu’on est un homme » vous a plu ? N’hésitez pas à le partager !
Je vous souhaite de très beaux voyages en solo et au masculin
*Pour information, cet article contient des liens d’affiliation.
Un grand merci pour ton article très intéressant, j’y vois déjà plus clair pour préparer mon futur voyage !
Avec plaisir !
Super article ! Merci d’écrire sur ce sujet peu présent sur les blogs de voyage 🙂
Merci à toi Michael 🙂