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Pour ce 1er octobre, c’est la première fois que je participe à un rendez-vous interblogueurs appelé #enFranceaussi.
C’est un collectif de blogueurs français créé par Sylvie. Chaque mois un blogueur choisit un thème qui lui tient à cœur, et ceux qui souhaitent participer rédigent un billet sur la destination de leur choix en France.
Ce mois-ci, c’est la blogueuse ensoleillée Alexandra qui choisit le thème « ruines ». Je dirais que ça tombe plutôt bien pour moi car je vous en ai parlé il y a peu et finalement revenir sur ces villages engloutis du Lac du Der me plaît bien. En effet, me plonger dans l’histoire « torturée » du lac m’a permis de faire de belles rencontres et d’inscrire en moi des émotions auxquelles je ne m’attendais pas quand j’ai visité cette destination de la Marne.
Les villages engloutis du Lac du Der dans l’histoire de France
Il faut revenir au début du 20ème siècle et se remettre dans la peau des habitants de Paris et des bords de Seine. Chaque année, ils se retrouvent plongés dans les méandres de la montée des eaux du fleuve. Les crus se multiplient et puis deviennent la règle. Il faut réagir afin de désengorger les villes et particulièrement la capitale qui pâtit année après année de cette situation.
Des grands travaux démarrent, jusque dans les années 50, pour réguler le niveau des eaux mais ils s’avèrent insuffisants. Le projet du Lac du Der est alors remis sur les rails pour aboutir, en 1974 à son inauguration. Mon article sur le Lac du Der vous en dira plus.
Ce qui reste des villages engloutis du Lac du Der : l’émotion
Benjamin a été celui qui m’a conduit sur le reste des ruines, englouties sous quelques mètres d’eau à la pleine saison et découvertes lorsque les barrages et les écluses régulent la hauteur de la Marne et de la Seine. Passionné par l’histoire de sa région et descendant malgré lui des derniers habitants de ces villages, il a su récolter des témoignages et des anecdotes. Il les transmet aux seules oreilles qui savent l’écouter avec le plus grand respect pour ses pères.
Je ne parle pas de beauté architecturale mais bien de l’émotion que j’ai ressenti en découvrant ces morceaux d’histoire, ensevelis sous des tonnes d’eau et dont la destruction m’était contée ; c’est cela qui m’a transporté. La découverte d’une ancienne cave et quelques briques rouges sur une île interdite, ces rails du train qui amenait les ouvriers de ce projet titanesque encore visibles à « marée basse »…
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Ce n’est pas autant les anecdotes de ces habitants combattant encore pour leurs terres et leurs maisons que celle des ouvriers qui ont réalisé cette œuvre salvatrice pour Paris et même pour ce Pays du Der qui m’ont touché. Dans l’épreuve, la région du Lac du Der a finalement trouvé sa rédemption.
Une réussite qui doit la mémoire ?
Non seulement il aura permis à des millions d’âmes d’être au sec mais il aura aussi transformé ce bassin agricole, sans espoir de développement, en abris pour la nature et en source d’emplois touristiques pour un plus grand nombre.
Mon âme de voyageur et touriste averti me dit que ce devoir de mémoire est ici une vraie source d’émotion pour le lac. En revanche, si j’ai eu la chance de l’effleurer, elle ne me semble pas disponible pour le plus grand nombre. Beaucoup de ces ruines sont cachées, inaccessibles, en désuétude alors qu’elles sont la vitrine vivante d’une vie avant le lac et finalement d’une réussite collective.
Comment cette stèle, laissée en mémoire de son village par Augustave Moïse, dernier maire de chantecoq, ancien combattant de Verdun ayant rempilé en 1940, peut être aujourd’hui inaccessible, oubliée ? Les ingénieurs de l’époque lui avaient dit que son village disparaitrait à jamais, il avait alors décidé de la placer là, sur cette île interdite dont l’accès fortuit coûtera une amende de 135€ à tout intrus aujourd’hui. Les oiseaux ne lui doivent-ils pas la mémoire eux aussi ?
Après cette belle visite, j’ai voulu rendre hommage à ces villages engloutis du Lac du Der, aux Hommes qui ont subi la création de cet immense réservoir comme à ceux qui l’ont fait naître. Loin d’être une critique ou une attaque, c’est avant tout un cri du cœur pour toute l’émotion que ces ruines pourtant inesthétiques ont provoqué en moi.
L’émotion est la clé de toute chose. C’est pour cette raison qu’autant de ruines restent encore sur pied en France et dans le monde et que tant d’anecdotes restent gravées sur des murs ou des stèles. Ces ruines nous rappellent d’où nous venons et comment nous nous sommes construits. Elles ont, selon moi, toute leur place dans notre monde tourné vers l’avenir.
*Crédit photo à Benjamin N. pour la plupart des photos de ce billet. Merci à lui de chercher à donner du relief à l’histoire des villages engloutis du Lac du Der.
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Bonjour, ma visite vient après que YT me sort, à son ouverture ,un reportage (https://www.youtube.com/watch?v=FZoCkQ8aV1E&ab_channel=France3GrandEst) remplie d’émotion sur ce lac et ses 50 ans . Témoignage du maire qui ne peut pas cacher son émotion en se rappelant le transfert du cimetière de son village. Si c’est lui dont vous parlez ( pour la stèle sur une ile) je pense qu’il a voulu tout oublier tellement ce fut chagrin et tristesse.
Oui vrai beaucoup connaisse les barrages impressionnants des Alpes, Tignes et Serres-Ponçon, etc, mais même moi qui en SAV allait dans la Marne et l’Aube, je ne connaissais pas l’histoire du lac que j’ai cru naturel pendant longtemps.
Oui témoignage même drôle aussi lorsqu’une dame dit » ah certains croyaient que nous étions noyés , mais non nous sommes bien là « . Reportage FR 3 Grand Est qui devait être national. Oui la mémoire s’envole, mais revient comme ces oiseaux devenus l’emblème vivant de ce grand lac.
Merci pour ce blog très intéressant rempli d’émotion.
Merci pour ce partage Antoine ! Je vais regarder avec attention
Bonjour,
Je viens de découvrir le lac de Der grâce à une question de Naghi ce midi: « sur quel lac artificiel français des milliers d’oiseaux migrateurs font-ils escale « .
Merci pour votre bel article.
Joëlle
Avec plaisir ! Merci pour votre petit mot 🙂
grand merci pour ce magnifique voyage au travers vos récits et photos ,je viens juste de découvrir ce site ,mais c’est impressionnant de découvrir ces villages engloutis ..très marquée pour ce superbe partage ,merci a vous ..que d’émotions sur notre histoire ..
Merci pour votre petit mot. Je suis très heureux si j’ai pu vous transmettre toute l’émotion que j’ai ressentie en découvrant ce site.
Voir le film de présentation de mon livre « la France des villages engloutis » aux éditions Sutton, avec un gros chapitre consacré aux villages noyés du lac du Der
https://www.youtube.com/watch?v=-03a1HSJWWQ
Merci pour ce partage. Joli film.
Pour info il existe un livre qui raconte ces 3 villages et Augustave Moyse le maire de Chantecoq. https://static.fnac-static.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/Grandes110/5/1/8/9782878254815/tsp20111128232831/Augustave-Moyse-champenois.gif
de même il existe une video en noir et blanc, très émouvante, où l’on voit Augustave pleurer sur les digues en voyant son village peuà peu englouti par les eaux. Ce n’était plus Moïse sauvé des eaux mais Moyse victime des eaux.
Merci pour le partage !
Bonjour et merci pour votre témoignage. J’aimerais connaitre si celà est possible où trouver la vidéo dont vous parlez, du maire de Chantecoq que j’ai connu étant petite. Un monument ce brave homme! Ce village était mon lieu de vacances chez mes cousins, de 55 à 62/63, jusqu’à ce que les habitants soient obligés de partir. Si je pouvais avoir la vidéo ou d’autres renseignements j’en serais très heureuse.
Merci à vous.
Bonjour,
Je vous invite à vous rapprocher de l’office de tourisme du Lac du Der qui aura certainement cette information pour vous.
Bonne recherche et retrouvailles !
j’ai passé 8 semaines de vacances d’été en 1952 à Nuisement-aux-Bois. J’y gardais 4 vaches que je conduisais au pré tous les matins et que je ramenais à l’étable vers midi. Petit hameau d’une 50taine de personnes avec église et… école !!! à l’écart de la route qui allait d’Arrigny à Giffaumont. Que de souvenirs….
Content d’avoir ravivé vos souvenirs
Mon père était mécanicien et réparait les engins agricoles des cultivateurs du secteur. Il avait son atelier à Montier-en -Der. Il a connu et avait des clients dans les trois villages engloutis. Ce fût très difficile pour ces habitants de quitter leurs terres.
Oui, j’imagine la déchirure de vivre ce genre de moment, même si c’est pour le bien de milliers d’autres personnes…
Merci pour cet article si sensible, c’est bon ! J’y ai mis un voilier dimanche dernier et je connaissais un peu l’histoire et je suis toujours entre deux sentiments, le partage de la tristesse des habitants qui ont dus partir et les avantages d’aujourd’hui. En tous cas beaucoup d’émotion pour tous ces gens. Un peu semblable à celle ressentie au Lac de Sainte croix…
Bonjour,
Merci pour votre message. En effet, lorsqu’on prend connaissance de l’histoire du lac, il est difficile d’y rester insensible et il est aussi bon de garder en mémoire que des habitants ont généreusement fait don de leurs terres et habitations pour le mieux-être d’autres. Mon article est en quelque sorte un hommage.
La France des villages engloutis. A paraître fin avril 2019 aux éditions Sutton. Et bien sûr un chapitre important consacré au lac du Der.
Bonjour Gérard,
N’hésitez pas à venir préciser quand ce livre sera sorti. Bonne journée.
Bonjour
Parution prévue fin avril. Il peut déjà être commandé sur le site de la Fnac, de Cultura, mais aussi dans n’importe quelle librairie (la France des villages engloutis Editions Sutton)
Merci pour l’information !
Magnifique article, je connais le Lac pour y être allée ! J’adore c’est endroit. Tu as mis tellement d’émotions dans ton article. Il est vrai, l’histoire du Der grave en nous des émotions exceptionnelles de par son histoire torturée, les sacrifices, mais aussi pour ce qu’il nous offre aujourd’hui. Endroit incontournable… Je m’y sens bien quand j’y vais. A visiter absolument ! J’avais découvert son histoire au Village Musée du Der, musée français d’histoire locale situé à Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement, dans le département de la Marne. En arrivant sur place un film est projeté et nous explique son histoire. Passage incontournable. Merci Benoît.
Bonjour Muriel,
Merci beaucoup pour ton petit mot qui me fait très plaisir ! Il est vrai que l’histoire du Lac du Der m’a beaucoup touché. J’avais envie de retranscrire ces émotions.
Voilà un très bel article qui me permet de combler mes lacunes car j’ignorais tout de cette histoire ! J’ai vu une fois un clocher qui dépassait des eaux d’un lac, en Espagne, et c’est vrai que c’était très émouvant de savoir qu’un village se trouvait en dessous ! C’était très curieux comme sentiment car je trouvais ça beau (la couleur de l’eau était sublime, ainsi que le paysage derrière…), et en même temps je me sentais coupable de trouver ça beau… Je comprends donc tout à fait tes émotions, que tu as très justement su retransmettre. Merci beaucoup pour cet émouvant et instructif partage !
L’important, c’est l’émotion et aussi le respect pour ces vies qui nous précèdent. Après la vie continue ! Le Lac du Der a eu des retombées très positives sur toute la région Champagne. Merci à toi pour ton petit mot 🙂 !
Et bien écoute tu as réussi à me transmettre toute cette émotion ressentie (même à travers l’écran).
J’ai lu ton article une deuxième fois, posée pour l’apprécier à sa juste valeur.
Tu nous a gâtés merci à toi.
Soit le bienvenu Benoît.
Merci Sabrina 😀 !
Bienvenue dans #EnFranceAussi alors ! On avait fait un we en van sur le lac du Der il y a deux ans, un endroit que j’ai trouvé apaisant et mystérieux à la fois, où on pouvait observer les oiseaux partir en migration. Mais j’ignorais complètement ce qui se trouvait sous nos pieds. Merci pour cette poignante balade !
Le lac a d’autres surprises à offrir pendant la saison estivale ! Du coup, il faut y retourner 😉
Merci pour cette belle découverte. C’est étrange, cette stèle oubliée, ces villages engloutis…
L’histoire de ces villages engloutis a un p’tit côté mystique :). Ce n’est pas l’Atlantide mais aller écouter les anecdotes du lac en vaut la peine !
Ton article est vraiment magnifique, merci pour ce beau récit et pour la découverte, je ne connaissais pas du tout ce lac ni son histoire. Et bienvenue dans la grande famille du rendez-vous #EnFranceAussi (le moins qu’on puisse dire c’est que tu sais soigner, et réussir, tes entrées ^^) !
Hé bien dis-donc ! Autant de compliments en 2 jours, ça réchauffe mon p’tit cœur tout mou ! Merci à toi d’avoir pris le temps de me laisser un gentil commentaire et ravi de faire partie de l’aventure 🙂
Une histoire comme je les aime, merci du partage
Avec plaisir !
C’est fascinant ! Le lac du Der m’intéresse depuis quelque temps pour son côté nature et ses colonies d’oiseaux mais j’ignorais totalement qu’il y avait des villages engloutis. Je sais pas pourquoi mais les villages engloutis, ça me passionne. Merci pour cette belle découverte et pour ces jolies photos !
Si jamais tu t’y rends, vas donc faire la causette à l’ami Benjamin 😉
C’est impressionnant, je me souviens avoir visité le lac d’Eguzon sur Creuse quand il avait été vidé. Voir les maisons qui avaient été recouvertes était émouvant.
Il faut dire aussi que j’étais bien accompagné. Benjamin est un passionné et il prend son rôle de transmission à cœur. Du coup la visite a vraiment été touchante.
Quelle émotion. Sérieux, j’en avais presque les larme aux yeux en lisant l’anecdote de la stèle ! Bon c’est vrai que je suis assez pleurnicharde ^^ mais non sérieux, c’est un très bel article. Ravie de te compter parmi les membres de la Team #EnFranceAussi.
Tu ne serais pas un brin sensible, toi !? En tout cas, content si je suis parvenu à transmettre l’émotion que j’ai ressentie sur place ! Et content d’en faire partie aussi 🙂
Bravo Benoît pour ce bel article ! Heureusement que les églises à pans de bois ont été conservées dans les villages voisins. C’est un site remarquable et très intéressant en effet ! A bientôt ! 🙂
Merci Pierre ! Et la visite de la route des églises à pans de bois vaut le détour: https://desyeuxplusgrandsquelemonde.com/que-faire-autour-du-lac-du-der
C’est un site surprenant en effet: entre histoire, culture et nature.
Merci pour tous ces renseignements; Après la mise sous l’eau de ces villages que j’ai connu pour y être allée tous les ans de 55 à 62/63 dans la famille, je suis retournée 3 fois voir ce lac avec une immense nostalgie du temps passé… J’ai visité l’église de Nuisement que je connaissais très bien, et l’ai retrouvée telle qu’elle existait. Il y avait aussi le ferronnier chez qui nous étions souvent ses enfants étant des copains. Quelle tristesse lorsque j’y suis allée pour la dernière fois sachant que ce village allait être noyé. j’ai été des années à ne pouvoir y retourner… Merci pour nous le faire revivre un peu….
Avec grand plaisir, c’est un endroit qui m’a beaucoup touché…
merci pr la découverte
1 belle 1 ère fois avec le rdv #EnFranceAussi
Merci pour ton commentaire Tania ! Ça fait plaisir 🙂