Après une première itinérance entre Suisse et France en 2017, j’ai eu un vrai coup de coeur pour Champéry et ses montagnes ; sachant que 4 tours pédestres s’offraient à moi, je n’ai pas pu donc résister à l’idée de m’élancer sur le Tour du Ruan.
Plusieurs éléments m’attiraient pour revenir dans cette superbe destination: une nature riche et préservée, des montagnes incroyablement belles, un trek promettant des sensations et de l’effort physique et puis les gens ; oui, tous ceux que j’avais rencontrés pendant ce premier séjour de folie !
Alors je suis parti sur ce Tour du Ruan pour 4 jours de bonheur en nature sauvage. Du coup, je vous livre ici mon parcours, des infos utiles (cartes, Traces GPS, liens…), mon avis factuel (et subjectif) ainsi que tout plein de photos pour vous ravir les yeux
Sommaire
Le Tour du Ruan en quelques notions clés
Le Tour du Ruan, c’est :
- Un trek entre Suisse (à cheval entre le Valais et la Vallée du Trient) et France (Vallée du Giffre – Haute Savoie) autour du Mont Ruan, culminant à 3044m. En savoir plus
- Un tour pédestre d’environ 65 kms sur des chemins de hautes montagnes.
- Un dénivelé +- d’environ 11000 mètres
- Un séjour de 4 jours minimum ou plus selon votre rythme
Le Tour du Ruan classique se fait dans le sens des aiguilles d’une montre en 4 étapes prédéfinies:
- Cabane du Vieux Emosson (Suisse) – Refuge du Grenairon (France)
- Refuge du Grenairon (France) – Refuge de la Vogealle (France)
- Refuge de la Vogealle (France) – Auberge de Salanfe (Suisse)
- Auberge de Salanfe (Suisse) – Cabane du Vieux Emosson (Suisse)
Bon, j’aime bien faire différemment de la norme… Alors perso, je l’ai fait dans le sens inverse et je suis parti de Champéry pour finir à l’Auberge de Salanfe. Dans les infos pratiques, je vous donnerai les différentes alternatives possibles pour démarrer et comment vous y rendre.
Le Tour du Ruan en 4 jours
Etape 1: de Champéry au Refuge de la Vogealle
Distance: 15,8 kms
Dénivelé + : 1729 m / Dénivelé – : 875 m
Point culminant: Col des Ottans ALT 2502 m
Durée: 7h10
Difficulté: moyen/difficile
Pour démarrer ce Tour du Ruan, j’aurais pu choisir Vieux Emosson ou Sixt-Fer-à-Cheval mais j’ai préféré Champéry (voir infos pratiques pour les lieux de départ). En fait, je suis devenu complètement fan de l’Auberge du Petit Baroudeur et de sa tenancière Catherine ! C’est toujours un grand bonheur d’y retourner.
Au dessus de Champéry, j’aime à monter dans les sous-bois et j’adore profiter de l’odeur des jeunes pousses de pin. En arrivant à la Cabane de Bonavau, c’est aussi la première occasion de voir le Mont Ruan (voir la photo principale de l’article).
Ce que j’aime en passant par Grand Paradis et la Cabane de Bonavau (1550 m), c’est la difficulté qui s’en suit pour atteindre la Vallée de Susanfe: le Pas d’Encel. Petite gorge un peu « casse-pattes », le Pas d’Encel est équipé de chaînes et offre quelques belles vues sur la Vallée de ses crêtes vertigineuses.
L’arrivée tout en haut du Pas d’Encel (1815 m), comme l’entrée dans la Vallée de Susanfe, offre des points de vue magnifiques sur la Vallée en contrebas comme sur les montagnes environnantes. Après un peu plus de 2h de montée, on commence déjà à apercevoir les premiers glaciers.
A l’aller ou au retour, jamais je n’aurais manqué cette opportunité de passer à la Cabane de Susanfe pour rendre visite à sa chouette gardienne Fabienne et en profiter pour me délecter d’un de ses petits plats. Ça tombait plutôt bien, il était midi sous le soleil et j’avais une faim de loup !
La #cabanedubonheur, j’en parle aussi dans mon article sur un autre trek de cette vallée : le Tour des Dents du Midi
En tout cas, c’est étonnant comme la vie met parfois sur ton chemin ce qu’il faut pour que tu te dépasses. 1 an plus tôt, j’arrivais là après la descente des échelles des Ottans. Ce fut une véritable épreuve pour moi (j’avais cru y passer) et Fabienne m’avait reçu et bien bichonné après cette expérience. Cette fois-ci, j’allais repartir de la Cabane de Susanfe pour les monter ces mêmes échelles… Même si tout le monde me disait qu’elles étaient plus faciles dans le sens de la montée, imaginez donc mon appréhension !
En lire plus sur ma descente des échelles des Ottans (Tour des Dents Blanches).
Après une jolie ascension laissant des points de vue imprenables sur la Vallée et les glaciers, j’arrivais en bas du Passage des Ottans. Concrètement, c’est une sorte de trou dans la roche permettant d’accéder au sentier vers le Col des Ottans. La petite chose à savoir, c’est que pour l’atteindre, ce sont environ 80 m de chaînes et d’échelles à la verticale qui sont à grimper !
Je dois bien l’avouer : après mon expérience 2017, j’avais un peu les jambes en coton. Mais bon ! Quand il faut y aller, faut y aller et je ne me souviens plus si je vous ai parlé de ma devise : « quand j’ai peur, j’y vais ». Alors j’y suis allé.
Tout s’est super bien passé et quelle vue à l’arrivée : magique ! Cette année, le soleil était avec moi et il est vrai que ça change tout ! Comme on regarde vers le haut, l’impression de vide est beaucoup moins présente et un peu de chaleur m’a réchauffé les muscles et donné l’énergie pour monter ! Youuuhouuu !
En route pour le Col des Ottans (2502 m) et le Refuge de la Vogealle !
Arrivé en haut des échelles, il faut compter environ 2h pour arriver au Refuge de la Vogealle (1902 m). Tout d’abord, on longe une crête, puis le sentier continue à flanc de montagne pour finalement descendre dans les alpages où le refuge se trouve un peu plus bas.
Cette année, du monde était déjà arrivé et il y avait de l’ambiance au dîner dans le grand réfectoire ! J’y ai passé une excellente nuitée.
Ce que j’aime au Refuge de la Vogealle :
Une ambiance « refuge » dans un bâtiment moderne et bien équipé.La terrasse incroyable avec une vue sur les hauteurs du Cirque du Fer à Cheval.
Le repas est fait pour nourrir de nombreuses bouches mais il reste de bonne qualité. Le petit-déjeuner se présente sous la forme d’un buffet, complet et bien garni.
A savoir : il y a des bières locales et des douches froides ; sauf lorsqu’on achète des jetons à 3€ l’un. C’est un peu onéreux mais on peut comprendre aisément le coût d’une telle installation et de son entretien lorsqu’on est à 1900 m d’altitude et uniquement ravitailler par hélicoptère.
Etape 2: de la Vogealle au Refuge de Grenairon
Distance: 20 kms
Dénivelé + : 1366 m / Dénivelé – : 1332 m
Point culminant: Refuge de Grenairon ALT 1974 m
Durée: 7h30
Difficulté: moyen/difficile
Cette étape entre le Refuge de la Vogealle et celui de Grenairon a été pour moi la plus difficile.
Pour bien démarrer, on commence par une belle descente d’environ 1000m de dénivelé négatif ! Les paysages jusqu’en bas du Cirque du Fer à Cheval sont sublimes mais à base d’escaliers de roche sur pente ardue et une humidité qui rendit le chemin bien glissant, je fus bien soulagé d’arriver à destination.
En tout cas, il est bien clair qu’on en prend plein les mirettes !
C’est un peu étonnant : en arrivant tout en bas du cirque à Plan des Lacs (950 m), on trouve l’entrée du Parc Naturel du Fer à Cheval et donc un accès routier qui amène beaucoup de monde. Bureau du tourisme, tours à cheval et poney, le point positif est une jolie fontaine d’eau où le ravitaillement est possible, voire une bel air de pique-nique où on pourra profiter d’un peu de confort. Ça fait tout de même bizarre après une première journée passée loin de toute civilisation !
De la Maison du Parc, suivre tout droit pour trouver la fontaine. Une fois le ravitaillement fait, rendez-vous en face pour trouver la route que vous continuerez en suivant vers la droite. 300 mètres plus loin, vous trouverez de nouveau un panneau de la randonnée qui vous indique le Camping du Pelly et le sentier en longeant par sa droite.
Après le camping, le sentier continue avec une jolie ascension dans les sous-bois pour déboucher sur un immense plateau et les prairies de Praz de Commune (1673 m). Le chemin offre de magnifiques points de vue sur le Cirque (dans son dos) puis sur les sommets avoisinants et enfin sur la Vallée de Sixt-Fer-à-Cheval.
Si comme moi vous avez beau temps et que vous êtes arrivés trop tôt au Plan des Lacs pour déjeuner, cette prairie est l’endroit idéal pour faire une bonne pause.
Elle sera nécessaire car s’en suivent ensuite une belle descente vers Passy (1329 m) puis une ascension bien abrupte vers le Refuge de Grenairon (1974m). Sur le sentier, remarquez les passages intéressants de Nant Sec (un pierrier fragile formé dans une ancienne rivière) et les « quelques » virages avant l’arrivée au refuge, déjà complètement « minéral ».
En contrebas, vous aurez aussi des vues sublimes sur la Vallée de Sixt ! Finalement, parti très tôt le matin, je suis arrivé vers 16h au Refuge de Grenairon. Parfait pour bien profiter de la soirée !
Ce que j’aime au Refuge du Grenairon :
Super accueil : sourires et bonne humeur, une vraie authenticité et l’envie de partager ce qu’ils vivent. Cécile et Patrice, même après 17 saisons sont au top et engagés comme je les aime.Le refuge a une terrasse superbe avec une vue imprenable sur les Fizz et le sommet du Buet.
Le repas et l’ambiance furent délicieux ! Des produits locaux bien cuisinés, des spécialités de la région en bonne quantité et toujours un petit mot pour expliquer.
A savoir : Les dortoirs, plus ou moins grands, sont très confortables. Les douches sont chaudes pour 3€ et dans les mêmes conditions que le Refuge de la Vogealle. Essayez la limonade locale et bio, elle déchire !
Etape 3: de Grenairon à la Cabane du Vieux Emosson
Distance: 13,20 kms
Dénivelé + : 1100 m / Dénivelé – : 874 m
Point culminant: Col du Cheval Blanc ALT 2831 m
Durée: 5h20
Difficulté: moyen/difficile
Quand Fabienne, gardienne de la #CabaneduBonheur m’a annoncé que cette étape du Tour du Ruan est sa préférée, je vous avoue l’avoir attendu très fort (même si j’ai profité de chaque instant avant). Et puis voilà, la météo l’annonçait la veille: nuages, brume bref, on va rien voir…
Alors en effet, on a pas vu tout ce qui entourait ces paysages minéraux que nous avons foulés toute la matinée mais quelle impression ! Nous avons bien cru être arrivés sur une autre planète ! Haaa oui, je dis « nous ». En effet, le Refuge de Grenairon m’a permis de rencontrer de chouettes randonneurs avec qui j’ai passé la matinée jusqu’au Plan du Buet (2245 m). Ils ont ensuite continué vers le sommet tandis que j’ai pris la direction du Vieux Emosson.
Nous avons pris notre temps. L’ambiance était fantastique et comme si cela ne suffisait pas, ce sont les bouquetins qui sont venus raviver les instincts : de magnifiques moments partagés dans un lieu fantasmagorique, perdu sur les crêtes, entre des rochers gigantesques, à traverser rivières et pierre calcaire usée par le temps.
C’est d’ailleurs juste après un petit torrent se perdant en contrebas, un glacier perché et un petit lac que nous nous sommes séparés, ravis d’avoir parcouru ce bout de chemin ensemble.
Après une petite collation, je repartis seul à la quête du col le plus haut de la journée : le Col du Cheval Blanc (2831 m).
Ces paysages minéraux s’étendaient à perte de vue et à maintes reprises, j’eus à franchir des pans entiers recouverts par la neige. Nous étions à la fin du moins d’août, j’ai peine à imaginer ce que doit être cet endroit durant l’hiver.
1h30 me fut nécessaire pour atteindre le col et ma première vue du Lac d’Emosson. Tout d’abord, les nuages avaient décidé de me jouer un sort et puis tout à coup, un soleil resplendissant prit le relai comme si il attendait que j’arrive. Le lac se découvrit : somptueux. Comme tous les paysages que j’avais sous les yeux d’ailleurs. J’ai alors décidé de me poser là.
« Je n’en manquerai pas une miette ! »
Après un bon déjeuner préparé par Cécile du Refuge de Grenairon, je repris la route. C’était la dernière descente avant le Lac d’Emosson et mon refuge du soir ; et quelle descente !
Câbles, chaînes, échelles, je ne l’avais pas vu venir celle-là : une magnifique descente à pic vers les traces de dinosaures !
Haaa oui, je ne vous en ai pas encore parlé. Si ce chemin est célèbre, c’est aussi parce que des traces de dinosaures ont été trouvées et mises à jour en bordure du sentier de randonnée. Des panneaux explicatifs très sympas y sont installés et même si j’ai eu du mal, en novice que je suis, à bien distinguer les pattes de dinosaures devant moi, c’est une véritable attraction locale, perdue entre lac et montagnes.
Du site des dinosaures, c’est un peu moins d’1 heure qui me seront nécessaires pour rejoindre la Cabane du Vieux Emosson (2187 m), perchées entre le barrage et le second lac, juste derrière. Quels paysages de dingue !
Ce que j’aime à la Cabane du Vieux Emosson :
Une vue et un coucher de soleil de soleil sur le Lac d’Emosson, une localisation idéale lorsqu’on parcourt le sentier du Tour du Ruan.Accueil chaleureux et l’authenticité d’une cabane familiale.
Un repas traditionnel délicieux avec des produits locaux et dans une vraie ambiance de refuge de montagne, cela même si la cabane est accessible en voiture.
A savoir : Les dortoirs et sanitaires ont juste été rénovés car ils avaient un âge bien avancé. Il y a 28 lits dans une cabane chauffée au bois. Il y a l’électricité mais l’eau pour se laver est froide. Il n’y a pas de douches.
Etape 4: du Vieux Emosson à l’Auberge de Salanfe
Distance: 17,85 kms
Dénivelé + : 1315 m / Dénivelé – : 1559 m
Point culminant: Col de Barberine ALT 2481 m
Durée: 7h30
Difficulté: moyen/difficile
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Fabienne, gardienne de l’Auberge de Salanfe, m’a rejoint au Vieux Emosson pour parcourir cette dernière journée sur le Tour du Ruan. J’ai rencontré Fabienne la première fois au Salon des Blogueurs Voyage à Saint Malo en 2017. Et c’est aussi grâce à elle que j’ai pu commencer à découvrir la merveilleuse vallée de Champéry. C’est vraiment chouette de découvrir les montagnes avec une locale et d’autant plus parce que c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup.
De la Cabane du Vieux Emosson, Fabienne et moi avons commencé par descendre tranquillement vers Emosson. Cette petite ville accueille un petit train et un funiculaire, véritables attractions locales qui permettent d’arriver là sans prendre son véhicule. Apparemment, cela offre des vues sublimes sur les montagnes et la vallée.
Arrivés à Emosson en 1h, nous avons décidé de prendre une route différente de celle proposée habituellement et de nous rendre à Salanfe plutôt par le Col de Barberine (2481 m) qui serait notre passage le plus haut du jour. La route habituelle passe par Fenestral mais étant plus sensible aux intempéries et la journée ne s’annonçant pas folichonne, cela nous a semblé être la meilleure solution.
Nous avons commencé par longer le lac par sa droite puis nous sommes montés dans les alpages vers ce premier col. Un pique-nique et un petit grain plus tard, nous nous sommes retrouvés au Col de Barberine sous la neige (!). Une belle descente empierrée nous a mené à travers névés et roche noire (j’ai eu chaud: tombé dans une névé à pic, j’ai réussi à m’arrêter avant la grande descente… Ouf !), nous avons traversé un petit torrent avant de nous retrouver à grimper de nouveau dans les alpages, avec les vaches.
Objectif: Col d’Emaney (2462 m)
Une belle ascension vers le Col d’Emaney et hop, nous étions en vue du Lac de Salanfe et de son auberge : Magnifique !
La dernière descente nous fit prendre un sentier entre rochers blancs et plateaux herbeux à marmottes, nous offrant un beau spectacle sur le lac et les massifs environnants.
J’étais arrivé au bout et découvrais enfin l’Auberge de Salanfe dont m’avait tant parlé Fabienne dès notre première rencontre. Ce serait là mon gîte pour 3 nuits pour prendre un peu de repos et explorer les environs avant de repartir pour une seconde aventure: Le Tour des Dents du Midi. Et oui ! C’était aussi la raison pour ne pas faire le Tour du Ruan comme proposé habituellement, l’occasion d’enchaîner les 2 tours ! Je ne vous ai pas dit que j’aime la randonnée ?
Pour en savoir plus sur l’Auberge de Salanfe, les randonnées possibles à y faire et ce nouveau tour, n’hésitez pas à aller voir mon article sur le Tour des Dents du Midi !
Le Tour du Ruan : faune et flore
Le Tour du Ruan offre une grande variété de paysages et par la même occasion, une vraie richesse de faune et de flore. Tout au long de la randonnée, on passe d’un paysage complètement minéral à une prairie, un sous-bois, une falaise, un pierrier et se retrouver sur une crête dominant son espace est chose commune. Du coup, les fleurs saisissent le regard, les arbres, lorsqu’ils sont là, deviennent majestueux et il n’est pas rare de tomber sur une marmotte ou un groupes de bouquetins.
Fabienne et moi avons même fait la rencontre de quelques troupeaux de bêtes d’élevage dont des béliers à la toison impressionnante et les fameuses vaches d’Erin.
Je vous laisse quelques clichés pour le plaisir #jaimelesfleurs
Mon avis sur le Tour du Ruan
Passage des Ottans
Le Passage des Ottans, sentier aérien et suspendu, incontournable du Tour du Ruan et du le Tour des Dents Blanches est une difficulté à ne pas sous-estimer. Que ce soit à descendre ou à grimper, le passage, très bien équipé de chaînes et d’échelles sur une longueur quasiment verticale de 80m, est une épreuve pour tout un chacun qui pourrait être sujet au vertige.
Si vous êtes sujets au vertige et que vous avez progressé au point d’être capable de parcourir une via ferrata ou des sentiers étroits et donnant sur des précipices importants, vous y parviendrez sans trop de difficultés. Dans tous les cas:
- une vigilance est à avoir sur le temps pendant votre passage sur les échelles
- préférez le faire en montant.
Si le vertige est un vrai sujet bloquant pour vous, je vous déconseille le Passage des Ottans.
Un trek physique et exigeant
Comme le Tour des Dents Blanches, le Tour du Ruan est un trek physique et exigeant.
On peut le qualifier de trek alpin tant il a des passages vertigineux et à flanc de falaises. Bien qu’il ne soit pas très long, il comporte un dénivelé assez important, des parties techniques (rochers, pierriers, sentiers glissants, passage sur crêtes, altitude permettant la persistance de névés…) et s’adresse plutôt à un public de randonneurs avertis.
Ceci étant dit, j’ai adoré parcourir le Tour du Ruan ! C’est une randonnée prenante et qui offre des points de vue magnifiques sur une nature encore préservée et sauvage. J’espère bien arpenter encore une fois ses sentiers pour avoir la chance de voir certains de ses paysages avec clarté et soleil.
Informations pratiques
Où commencer le Tour du Ruan et comment s’y rendre ?
De Champéry:
Le train arrive directement dans le centre du village. Une navette existe au départ de Champéry pour se rendre à Grand Paradis, ce qui permet de gagner 45min – 1h sur la randonnée de départ.
D’Emosson:
Comme présenté dans l’article, le train arrive au pied d’Emosson où un petit train et un funiculaire qui permettent de rejoindre le village.
Voir la fiche de l’Office de Tourisme de Chamonix
De Sixt-Fer-à-Cheval:
Un parking est disponible à Plan du Lac et le départ y est possible du Camping du Pelly.
Réserver son hébergement sur le Tour du Ruan
Les réservations d’hébergement sur le Tour du Ruan se font par mail ou par téléphone. Voir les coordonnées des cabanes et refuges ci-dessous.
Auberge de Salanfe : www.salanfe.ch
Restaurant d’Emosson : www.emossonresto.com
Cabane de Susanfe : www.cas-yverdon.ch
Refuge de Loriaz : www.loriaz.com
La cabane du Vieux Emosson : www.cabaneduvieux.ch
ou tél. 0041 79 342 95 66
Refuge de la Vogealle : tél. 0033 450 89 77 59 ou 0033 660 16 27 57
Alpage d’Emaney : tél. 0041 27 761 13 59
Buvette et refuge de Bonavau : tél. 0041 79 205 50 23
Copyright Bernard Schouwey et Fabienne Marclay
Le matériel nécessaire pour le Tour du Ruan
Le Tour du Ruan est une randonnée itinérante exigeante et physique. Elle est par ailleurs très bien balisée et faisable dans un sens ou dans l’autre. En revanche, un minimum d’équipement est requis car vous êtes en haute montagne :
- De bonnes chaussures de randonnée
- Un sac-à-dos confortable et le plus léger possible
- Prévoir une tenue imperméable, une polaire, un chapeau, des lunettes de soleil et de la crème solaire. Tous les temps sont possibles en montagne !
- Une paire de bâtons de marche peut être une bonne idée.
- Evitez de partir seuls. Si c’est le cas, signalez votre parcours avant le départ à une personne de confiance et indiquez votre passage aux gardiens des refuges.
- Pour le plaisir : un appareil photos, une paire de jumelles.
Un GRAND merci à l’Association du Tour du Ruan de m’avoir accueilli pour réaliser cette randonnée et ce reportage.
De nouveau tous mes remerciements à Fabienne M. pour l’organisation de cette aventure, de m’avoir accompagné si gentiment sur la dernière étape et de m’avoir accueilli chez elle à l’Auberge de Salanfe ; à tous les gardiens de Cabanes et Refuges pour leur accueil et leur grande gentillesse pendant ce tour ; à tous mes co-randonneurs qui ont partagé ces bons moments sur le Tour du Ruan.
Vivement le prochain !
*Pour information, cette randonnée a été réalisée en collaboration avec l’Association du Tour des Dents du Midi. Cette aventure reste la mienne et mon avis indépendant.
bonjour Benoit
effectivement très beau blog, bien renseigné, bien illustré, super boulot
en 2019 nous avons fait en 3 jours le tour des dents blanches *** en partant des allamands côté Samoëns (car nous sommes sur Flaine)
cette année nous serions tenté par le tour du Ruan
vous parlez de la possibilité de commencer la balade en se stationnant au camping du Pelly (juste 1 h de route de Flaine au lieu de 2h pour commencer à champery ou emosson
mais en regardant les itinéraires classiques et le votre j’ai crainte que le départ depuis sixt est plutôt au mileu d’une journée ou oblige à faire le tour en 5 jours
qu’en pensez vous ?
Bonjour,
Je vous remercie pour ces compliments 🙂 !
En partant du camping du Pelly, je dirais que vous pourriez vous rendre directement à la cabane du Vieux Emosson, ce qui rallongera la randonnée de la journée de 2h environ, temps que vous re-gagnerez cependant sur la dernière journée du trek. De Salanfe, vous pourrez vous rendre directement à la Vogealle, ce qui devrait être approximativement le même temps de marche qu’entre Champéry et la Vogealle. En faisant comme cela, vous restez sur 4 jours de marche.
Les différences majeures : vous ne dormirez pas à la très sympa cabane de Grenairon et ne découvrirez pas Champéry qui est un petit village suisse très sympa. Mais tout cela est bien sûr faisable par ailleurs 😉
Bonsoir,
Merci bcp pour votre présentation du Tour du Ruan, agréable à lire et hyper pro pour toutes les infos organisation, itinéraire et détails précieux.
A qu’elle période l’aviez vous fait ? Tout en sachant que chaque année est différente au niveau de l’enneigement, ça me donnerait déjà une petite idée si cela semble possible à la mi-juillet ou si bcp trop tôt dans la saison. Aviez vous pris des crampons légers et piolet en plus des bâtons?
Merci de votre réponse, salutations, Evelyne
Bonjour Evelyne,
Merci pour votre petit mot. Pour ma part, j’ai fait cette rando au mois d’août et bien qu’il y ait encore quelques névés, rien d’insurmontable sans crampons. D’ailleurs, je n’en avais pas… Mi-juillet, je serais plus prudent en les prenant avec moi. En revanche, selon moi pas besoin de piolet.
Je vous souhaite une très belle rando !
Bonjour et merci pour ce récit super prenant.
J’envisage de faire ce tour cette année avec mon épouse en août
Y a t il possibilité de le faire en bivouac?
Bonjour Stéphane,
En Suisse comme en France, le bivouac est autorisé (toléré) sous certaines conditions que vous connaissez certainement mais que je re-note ici pour référence aux futurs lecteurs :
– Montage de la tente plutôt en soirée et démontage avant 8h le matin.
– Ne RIEN laisser sur le lieu du bivouac.
– Généralement, les feux sont interdits, particulièrement en été.
– Demander l’autorisation aux gardiens pour tout bivouac aux abords de leur refuge.
– Bien choisir son lieu de bivouac en fonction de la météo et de l’environnement proche (chute de pierres, orage…)
– Attention au bivouac dans les parcs naturels protégés qui ont parfois une réglementation spécifique.
Il est possible de faire le tour du Ruan en bivouac en respectant ces règles.
Belle rando à vous !
Bonsoir,
quel beau résumé! merci bp!
il y a 2 ans, j’ai fait le TDR, l’an passé le tour des dents du midi, j en’ai eu aucune difficulté et bp de plaisir. 😉 j’aimerais faire les dents blanches mais bp me disent qu’il est bp plus compliqué. Vous qui avez fait les 2 quel est votre avis?
Je vous ai répondu par mail et je me dis que cela peut aussi servir ici : les Dents Blanches et le Tour du Ruan sont pour moi les plus difficiles. Maintenant, si vous avez fait le Ruan, vous n’aurez pas de difficultés à faire le Tour des Dents Blanches.
Le Tour de la Vallée du Trient est un bel intermédiaire à considérer aussi !
Bon trek à vous !
Mais dis donc… le Col de Barberine n’est pas officiellement sur le Tour du Ruan, il me semble
Le TDR passe normalement pas le col de FENESTRAL et l’alpage d’Emaney avant de remonter le Col d’Emaney…
Agreed ! En effet, j’ai fait une petite variante par temps de neige et de pluie 😉
Beau le Fenestral ?
La montée entre l’alpage d’Emaney et le Col de Fenestral est vraiment très jolie (gouilles, cascades, lac). On peut en plus faire le plein de bons fromages à l’alpage !
Par contre, l’étape jusque Vieux-Emosson est très longue par cette voix…
Il est vrai que le trajet officiel passe par le Col de Fenestral. Je l’avais évité à l’époque car le temps était à l’orage et la neige (nous avions pris une chute de neige au col de Barberine). J’espère bien le refaire une prochaine fois !